pop / rock

Osheaga: Scène de la montagne Coors Light – Melanie Martinez, The Smashing Pumkpins, Hozier et plus!

par Rédaction PAN M 360

Le festival OSHEAGA prendra son envol du 2 au 4 août prochain au Parc Jean-Drapeau. Voici les artistes sur la Scène de la montagne Coors Light au cours de la fin de semaine!

The OSHEAGA festival takes off August 2-4 at Parc Jean-Drapeau. Here are the artists performing on the Scène de la montagne Coors Light this weekend!

Vendredi 2 août

  • Billianne – 14h00 à 14h30
  • The Japenese House – 15h10 à 15h55
  • Sleater-Kinney – 16h40 à 17h25
  • Teddy Swims – 18h15 à 19h00
  • Melanie Martinez – 19h55 à 21h25

Samedi 3 août

  • Lola Young – 14h45 à 15h30
  • Talk – 16h15 à 17h05
  • Denzel Curry – 17h55 à 18h45
  • The Smashing Pumpkins – 19h45 à 20h45

Dimanche 4 août

  • The Blue Stones – 14h00 à 14h40
  • Briston Maroney – 15h20 à 16h05
  • Raye – 16h50 à 17h35
  • Alvvays – 18h20 à 19h10
  • Hozier – 20h00 à 21h15

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bluegrass / folk / pop / rap

Francos: Les spectacles Bell – Souldia, Pomme, Karkwa et plus!

par Rédaction PAN M 360

Les Francos de Montréal se dérouleront du 14 juin au 22 juin prochain. Pour l’occasion, La Presse présente la série de spectacles « Les spectacles Bell ».

The Francos de Montréal run from June 14 to June 22. For the occasion, La Presse presents the “Les spectacles Bell” series of shows.

  • Philippe Brach – Mercredi 19 juin 2024
  • Karkwa – Jeudi 20 juin 2024
  • Les Trois Accords – Vendredi 21 juin 2024
  • Ambiance R&B – Samedi 22 juin 2024

CES ÉVÈNEMENTS SONT GRATUITS!
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Chanson francophone

Francos: Les petits rois – Grand spectacle hommage à Jean-Pierre Ferland

par Rédaction PAN M 360

Les Francos présentent le « Grand spectacle hommage à Jean-Pierre Ferland » grâce à la collaboration de Loto-Québec, Les Producteurs de lait du Québec, Bell et Molson Coors.

Les Francos present the “Grand spectacle hommage à Jean-Pierre Ferland” thanks to the collaboration of Loto-Québec, Les Producteurs de lait du Québec, Bell and Molson Coors.

Avec :

Adib Alkhalidey

Ariane Roy

Hubert Lenoir

Karkwa

Lou-Adriane Cassidy

Marie-Denise Pelletier

Marie-Pierre Arthur

Martha Wainwright

Patrice Michaud

Thierry Larose

Soleil Launière

Vincent Vallières

Direction artistique : Ariane Moffatt

Direction musicale : Jean-Benoit Lasanté

CET ÉVÈNEMENT EST GRATUIT!

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folk / pop / rap

Francos : Tendances Brasseur de Montréal – Lary Kidd, Yamê, Aliocha Schneider, Canicule, Breastfeeders…

par Rédaction PAN M 360

Les Francos de Montréal se dérouleront du 14 juin au 22 juin prochain. Pour l’occasion, La Presse présente la série de spectacles « Tendances Brasseur de Montréal ».

The Francos de Montréal run from June 14 to June 22. For the occasion, La Presse presents the “Tendances Brasseur de Montréal” series of shows.

  • Aliocha Schneider – Mercredi 19 juin 2024
  • Zaho – Vendredi 21 juin 2024
  • Canicule – Samedi 22 juin 2024
  • Les Breastfeeders – Samedi 22 juin 2024

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country-folk / folk / pop / rock

Osheaga: Scène de la RIVIÈRE Bell – Naoh Kahan, Dominic Fike, Blonde Redhead et plus!

par Rédaction PAN M 360

Le festival OSHEAGA prendra son envol du 2 au 4 août prochain au Parc Jean-Drapeau. Voici les artistes sur la Scène de la RIVIÈRE Bell au cours de la fin de semaine!

The OSHEAGA festival takes off August 2-4 at Parc Jean-Drapeau. Here are the artists performing on the RIVIÈRE Bell stage this weekend!

Vendredi 2 août

  • Wild Rivers – 14h30 à 15h10
  • Blonde Redhead – 15h55 à 16h40
  • Two Door Cinema Club – 17h25 à 18h15
  • Dominic Fike – 19h00 à 19h55
  • Noah Kahan – 21h25 – 22h55

Samedi 3 août

  • New West – 14h00 à 14h45
  • Chappell Roan – 15h30 à 16h15
  • Rancid – 17h05 à 17h55
  • Reneé Rapp – 18h45 à 19h45
  • Green Day – 20h45 à 22h45

Dimanche 4 août

  • Clay and Friends – 14h40 à 15h20
  • Ayra Starr – 16h05 à 16h40
  • Stephen Sanchez – 17h35 à 18h20
  • Still Woozy – 19h10 à 20h00
  • SZA – 21h15 à 22h35

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pop / rap

Francos: Tout en chanson La Presse – Evelyne Brochu, Jill Barber, Fredz et plus!

par Rédaction PAN M 360

Les Francos de Montréal se dérouleront du 14 juin au 22 juin prochain. Pour l’occasion, La Presse présente la série de spectacles « Tout en chanson La Presse ».

The Francos de Montréal run from June 14 to June 22. For the occasion, La Presse presents the “Tout en chanson La Presse” series of shows.

  • Valence – Vendredi 21 juin 2024
  • Fredz – Samedi 22 juin 2024

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classique / jazz

Domaine Forget: Pink Martini avec China Forbes

par Rédaction PAN M 360

Formé en 1994 avec douze musiciens dont le pianiste et directeur artistique Thomas Lauderdale et la chanteuse China Forbes, Pink Martini puise ses racines dans la musique classique autant que dans le jazz, la musique cubaine ou les comédies musicales de l’âge d’or hollywoodien. En résulte un pop-jazz tonique inspiré qui fait la fête et le beau temps, réunissant des mélodies et des rythmes issus des quatre coins du monde pour créer quelque chose de moderne. Comme un carnet de voyage musical…

Formed in 1994 with twelve musicians, including pianist and artistic director Thomas Lauderdale and singer China Forbes, Pink Martini draws its roots from classical music as much as from jazz, Cuban music and the musicals of Hollywood’s golden age. The result is an inspired pop-jazz tonic that celebrates the good times and the bad, bringing together melodies and rhythms from the four corners of the globe to create something modern. Like a musical travel diary…
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Alternative / ambient / électronique

SAT x EAF : Heith – Orchestroll – Audréanne Fillion

par Rédaction PAN M 360

La SAT et EAF collaborent sur nouvelle série de concerts qui vise à présenter des artistes aux pratiques et aux sons divergents, disjonctés, mais surtout novateurs. La programmation d’EAF promet des découvertes de qualité et des expériences mémorables, aux propositions inusitées et stimulantes. Pour cette première édition, EAF et la SAT accueillent en tête d’affiche l’italien Heith, accompagné de Orchestroll et d’Audréanne Fillion pour un spectacle AV.

Artiste pluridisciplinaire originaire de Milan et signé sur la maison de disques allemande PAN, Heith ou Daniele Guerrini propose des expériences audiovisuelles qui mélangent attentivement des influences post-industrielles, folk et ambient pour en faire de l’électronique évocative et humaine. Guerrini nous offrira en juillet un spectacle AV basé sur son premier album X Wheel (2022); pas uniquement une interprétation mais une continuation réfléchie de ce projet initial.

Orchestroll est la culmination des talents respectifs du duo montréalais composé de Jesse Osborne-Lanthier et Asaël Richard-Robitaille (Bataille Solaire). Leur pedigree est long et large, ce qui les amènent à créer des prestations complètement éclatées, démontrant leur maîtrise parfaite de plusieurs genres; auparavant aux allures IDM et club, maintenant sur un riff post-minimaliste new age, Orchestroll ne rate jamais l’occasion de surprendre et de redéfinir le bon goût.

Finalement, Audréanne Filion, violoncelliste et multi-instrumentiste accomplie, propose une performance hybride de classique, ambient, noise et expérimental, combinant la musique acoustique et électronique avec tact. De nature improvisée, ses performances sont imprévisibles et toujours d’une expertise aussi surprenante que ravissante.

SAT and EAF are collaborating on a new concert series that aims to present artists whose practices and sounds are divergent, unconventional and, above all, innovative. The EAF program promises quality discoveries and memorable experiences, with unusual and stimulating proposals. For this first edition, EAF and SAT welcome Italian artist Heith as headliner, accompanied by Orchestroll and Audréanne Fillion for an AV show.

Heith, or Daniele Guerrini, is a multi-disciplinary artist from Milan signed to German label PAN. His audiovisual experiments carefully blend post-industrial, folk and ambient influences into evocative, human electronics. In July, Guerrini will offer us an AV show based on his first album X Wheel (2022); not just an interpretation, but a thoughtful continuation of this initial project.

Orchestroll is the culmination of the respective talents of the Montreal duo Jesse Osborne-Lanthier and Asaël Richard-Robitaille (Bataille Solaire). Their pedigree is long and wide, leading them to create completely bursting performances, demonstrating their perfect mastery of several genres; previously with an IDM and club feel, now on a post-minimalist new age riff, Orchestroll never misses an opportunity to surprise and redefine good taste.

Finally, cellist and accomplished multi-instrumentalist Audréanne Filion offers a hybrid performance of classical, ambient, noise and experimental, tactfully combining acoustic and electronic music. Improvised by nature, her performances are unpredictable and always as surprisingly expert as they are delightful.
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électro

Dômesicle Dark Entries à la SAT: Josh Cheon, DJ Hermano et Liv K

par Rédaction PAN M 360

La série de soirées Dômesicle est de retour cet été : préparez-vous à vivre le nightlife montréalais autrement avec les partys les plus immersifs en ville.
Josh Cheon, fondateur du label reconnu Dark Entries, nous promet un set électronique et dansant, avec une sélection tirée, entre autres, des années 80. DJ Hermano et Liv K, tous deux ayant adopté Montréal comme maison, proposeront aussi une exploration de beats nostalgiques et charnels. Un voyage dans le temps inédit avec des sons analogiques et une approche queer.

Embarquez pour un voyage élaboré à partir de paysages sonores riches et des visuels 360° hallucinants qui promettent plus qu’un simple party – pensez univers parallèle niché au cœur de la métropole.

Profitez de la nuit comme jamais auparavant, car nous prolongeons les horaires jusqu’à 4 heures du matin. Pourquoi s’arrêter quand la vibe est aussi bonne. See ya sous le dôme!

The Dômesicle party series returns this summer: get ready to experience Montreal nightlife in a whole new way with the most immersive parties in town.
Josh Cheon, founder of the acclaimed Dark Entries label, promises a danceable electronic set, with a selection drawn from the 80s and beyond. DJ Hermano and Liv K, both of whom have made Montreal their home, will also be exploring nostalgic, carnal beats. An unprecedented journey back in time with analog sounds and a queer approach.

Embark on an elaborate journey of rich soundscapes and mind-blowing 360° visuals that promise more than just a party – think parallel universe nestled in the heart of the metropolis.

Enjoy the night like never before, as we extend the hours to 4am. Why stop when the vibe’s this good. See ya under the dome!


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opéra contemporain

6 femmes, 3 opéras et une belle soirée de création

par Frédéric Cardin

La création féminine est foisonnante et ratisse large, si l’on se fie aux trois nouvelles œuvres lyriques présentées (partiellement) à la salle Bourgie hier soir. Trois opéras qui, ensemble, couvrent un large spectre du langage musical contemporain et savant. En effet, la soirée de création, intitulée Fables et légendes – Opéra d’aujourd’hui, était parfaitement équilibrée entre une œuvre rigoureusement atonale, une autre fondamentalement mélodique et consonante, et une troisième quelque part à mi-chemin. Chaque opéra est le fruit de la collaboration entre deux femmes, une compositrice et une librettiste. Les trois œuvres étaient partiellement mises en scène, la salle Bourgie (et probablement aussi les moyens financiers des organisatrices) ne permettant pas de scénographie complète. 

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C’est le duo formé d’Analia Llugdar, compositrice et d’Emné Nasereddine, librettiste (à qui on peut ajouter Alice Ronfard à la dramaturgie), qui avait l’honneur de lancer la soirée. Je suis fille de la fille est la mise en musique d’extraits du recueil La danse du figuier de Nasereddine, prix Émile-Nelligan en 2021. Je me permets de citer un commentaire du jury qui a accordé le prix à Emné Nasereddine, à propos de La danse du figuier

Dans une méditation sur ses origines, la poète Nasereddine évoque trois figures de femmes : celle de la grand-mère, Téta, celle de la mère, Fadwa, ainsi que celle de la fille, Emné. Après la mort de sa mère, Emné dresse un constat lapidaire : « les femmes de mon pays meurent avant d’écrire ». Ce terrible constat motive sans nul doute la poète à désobéir à sa grand-mère, qui l’invitait à se trouver un mari. En choisissant plutôt de devenir écrivaine, n’en déplaise à la grand-mère, Nasereddine connaît plusieurs défis. Une fois arrivée à Montréal, la poète évolue sur un territoire où il n’y a pas de « senteurs familières ». C’est la poésie qui lui permettra de tracer son propre chemin dans son pays d’accueil, afin d’y semer les parfums du Liban.

La musique de Llugdar ne se veut pas descriptive de quelques origines ethnoculturelles que ce soit. Elle est rigoureusement atonale, faite d’écartèlements timbraux et de rythmes morcelés. Accompagnée uniquement d’une flûte (Josée Poirier) et de percussions (Krystina Marcoux), la soprano Andréanne Brisson Paquin a offert une prestation bien incarnée et, surtout, vocalement impressionnante. La partition de Llugdar est exigeante : envolées lyriques abruptement interrompues, onomatopées variées et roucoulements qui doivent être projetés puissamment. Un passage m’a particulièrement marqué : celui où le personnage principal semble retourner dans sa mémoire pour évoquer sa grand-mère, Téta, qui prépare le thé. Les sonorités percussives sur les mots thé, théière, Téta, tasse, etc. sont amusantes et très bien articulées par Andréanne. Une parenthèse (définie ostentatoirement en entrée et en sortie par des attaques d’une rare violence des percussions – Krystina Marcoux, excellente) qui faisait du bien dans un produit total plutôt sévère. Tel qu’indiqué plus haut, il s’agissait d’un extrait de quelque vingt minutes d’une œuvre totale qui doit en faire une quarantaine. Aucune date n’a été évoquée pour la création complète. 

Je passe maintenant au deuxième opéra de la soirée, une sorte de fable symbolique à la fois loufoque et sérieuse : Raccoon Opera, des frangines Rebecca et Rachel Gray. Oui, un opéra mettant en scène un… raton laveur comme l’un des personnages principaux. En vérité, l’animal ressemble plutôt à un symbole, celui d’une force qui nous attire vers le conformisme, un peu comme le rhinocéros de Ionesco. Mais, le livret de Rachel (Rebecca est la compositrice), ne lévite pas dans la métaphysique pour autant. Il s’agit d’une histoire assez plébéienne d’une millénariale qui en arrache dans un appart miteux de Toronto et qui en arrache encore plus avec le proprio, de toute évidence une personne viscéralement insensible. La jeune femme qui s’appelle Erin n’est pourtant pas rancunière. Elle désespère sur l’état de sa vie, mais demeure résignée, apathique. Puis, le raton laveur arrive et l’amène à se révolter, à être fâchée! L’extrait présenté hier s’est arrêté au moment où Erin, gonflée à bloc par l’animal, se crinque et se transforme émotionnellement. 

La musique de Rebecca oscille entre un lyrisme affirmé qui contraste fortement avec l’œuvre précédente. L’orchestre, de loin le plus étoffé des trois opéras de la soirée (six musiciens et un chef), offre souvent un contrepoint pointilliste et grinçant, mais pas que. À certains moments, il prend des atours plus chaleureux. C’est Raccoon qui stimule cette dualité, car c’est un personnage à la fois rassurant pour Erin, mais aussi, on le sent, dangereux et manipulateur. À quelles fins? On le saura si jamais l’œuvre a la chance d’être créée dans son entièreté. Des projections vidéo de taches de café, de spaghettis métamorphosés en visage à la chevelure ébouriffée, et autres incongruités apportent un complément visuel associé à la vie spartiate de jeune adulte en appartement (beaucoup trop cher). 

J’ai beaucoup aimé ce mariage de commentaire social actuel (la crise du logement) et de réflexion plus large sur ses répercussions émotionnelles, matérialisées par la symbolique absurdiste du raton, facteur de conformisme rageur (là aussi, très actuel) et héritier d’une riche tradition littéraire. 

La soirée s’est terminée avec la dernière des trois propositions, probablement aussi l’œuvre la plus accrocheuse et la plus attractive. Nanatasis, d’Alejandra Odgers à la musique et Nicole O’Bomsawin au livret, peut même être qualifié d’opéra ‘’pour toute la famille’’. Au programme, trois légendes abénakises, dont, on le comprendra, une seule était présentée hier. 

L’histoire est celle d’un guerrier abénaki (Kl8sk8mba) qui part vers le Grand Nord afin de résoudre l’énigme d’un hiver qui ne finit plus et qui empêche le peuple de semer et récolter de quoi survivre. Le personnage sera amené à rencontrer Pebon (l’Hiver) et à le convaincre, avec l’aide de Niben (l’Été), de lâcher prise une partie de l’année, engendrant ainsi le cycle des saisons. 

Des trois, Nanatasis est l’opéra qui a bénéficié des plus belles largesses en termes de costumes. Pebon et Niben sont très beaux, caractérisés par d’immenses visages fait de papier colorés, de rubans et autres artifices, harnachés au-dessus des chanteurs qui les interprètent. Pebon est chanté par la basse William Kraushaar, magnifique et parfaitement campé avec ce timbre riche et profond, d’une irrésistible rondeur. Odéi Bilodeau est bonne, également, en Niben. Le ténor Mishael Eusebio incarne vocalement Kl8sk8mba, qui est également doublé dans ses déplacements par une marionnette. 

La musique d’Alejandra Odgers est tonale, mélodique et accessible. Elle fait appel, adéquatement et même habilement, à des tropes associés à la musique autochtone, mais aussi à ceux de son pays d’origine, le Mexique (le personnage de Niben lui permet cela). L’orchestration est économe (une flûte et des percussions), mais bien colorée. On imagine sans mal Nanatasis partir en tournée et plaire à un très large public. D’ailleurs, c’est le seul des trois ouvrages lyriques qui possède une date de création complète, en 2025 à Montréal. J’ai très hâte et, d’après les commentaires entendus après la soirée, le public présent aussi. 

On doit remercier chaleureusement toutes les équipes derrière cet important travail de renouvellement de la chose opératique : l’organisme Musique 3 femmes, à l’origine du projet, Le Vivier et Sixtrum percussions. 

Bravo, bravo, et merci.

avant-garde / musique contemporaine

Plongée surréaliste chez Innovations en concert

par Frédéric Cardin

La Sala Rossa était assez bien garnie mardi soir (28 mai) pour la présentation du dernier concert de la saison d’Innovations en concert. Un concert aux allures de buffet dadaiste et d’art conceptuel. Quatre compositrices, trois Montréalaises et une Torontoise, présentaient autant de nouvelles œuvres conçues pour instruments acoustiques, traitement numérique et projection vidéo. La seule exception a été la pièce d’introduction de Keiko Devaux, qui s’est jouée dans l’obscurité (presque) complète. Celle-ci, écrite pour trompette à double pavillon (oui, une trompette avec deux sorties, l’une normale et droite, l’autre à angle ascendant) a constitué une fort belle entrée en matière. Devaux fait bon usage des contrastes timbraux très rapides pouvant être exécutés par cet instrument. Par exemple, l’un des pavillons peut être muni d’une sourdine et l’autre non, si bien que l’interprète peut passer d’une sonorité voilée à une autre brillante en l’espace d’une seule note. Pas besoin de changer d’instrument. La pièce qui s’intitule SADA (écho) évoque de grands espaces frappés par des résonances amplement réverbérées, évoquées autant par l’écriture instrumentale que par les manipulations numériques live. Une belle entrée en matière, empreinte d’une étrange noblesse mais aussi d’un sentiment de grandeur panoramique, soutenue en cela par les harmonies consonantes utilisées par la compositrice, et très bellement rendues par la soliste Amy Horvey.

La soirée s’est poursuivie avec une proposition radicalement différente, celle de Terri Hron, intitulée Out Loud, un opéra féministe pour interprète solo, électronique live et vidéo, d’une vingtaine de minutes – ish et divisé en deux parties. Chaque partie présente un personnage issu de l’imaginaire connu : la Titania du Songe d’une nuit d’été de Shakespeare, puis la Sirène du conte d’Andersen. Costumée sur scène de manière simple mais évocatrice, chaque soliste (Helen Pridmore et Jennifer Beattie, excellentes dans leurs rôles respectifs) est mise comme en abîme avec son double pré-filmé et projeté sur écran. S’ensuit un dialogue ouvert, chanté dans une langue inventée faite de clics, de roulements, de murmures et de quelques envolées lyriques de bon aloi. Sur l’écran, la ‘’traduction’’ du texte renforce l’impression d’étrangeté de ces personnages ironiquement plus ‘’réels’’, malgré leur caractère imaginaire. Le traitement de Terri Hron est résolument féministe. On comprend bien que la Titania si mal traitée par Shakespeare devient ici une femme qui réclame son droit à habiter pleinement son espace vital nocturne. Cette Reine de la Nuit version univers parallèle est appuyée par de beaux aigus perçant de l’interprète et un texte (celui de la traduction bien sûr) invitant à embrasser la poésie des ténèbres. Certains dandinements lascifs de l’interprète dans la vidéo laissent perplexes et sont pauvrement chorégraphiés, mais le propos de base est bien exprimé. 

Jennifer Beattie, mezzo-soprano dans/in Out Loud de Terri Hron (La sirène/The Siren) – cr.: Nick Jewell

La Sirène, en deuxième partie, assume elle aussi sa féminité et ne souhaite pas devenir humaine pour les yeux d’un prince insignifiant, mais plutôt parce qu’elle ‘’ne se sent pas à sa place’’ dans le monde aquatique. La musique de Hron, ni franchement atonale ni consonante, est truculente dans son utilisation d’onomatopées en partie improvisées par l’interprète. Je pense qu’une plus franche distinction sonore entre les deux contes (timbres, couleurs, rythmes, textures, peu importe) aurait été de mise, afin de mieux différencier et incarner la plongée dans deux univers narratifs bien campés dans leurs contrastes décoratifs. Reste qu’il s’agit d’une proposition très stimulante et j’irai explorer plus en profondeur la musique de cette jeune compositrice. 

La troisième proposition nous a, elle aussi, imposé un revirement à 180 degrés. La Torontoise Olivia Shortt, munie de son sax baryton et de pédales d’effets, a garroché son Makwa au public, une sorte de rage martelée sur fond de vidéo ou s’entremêlaient films de chat cabotin, de personnages maquillés, de couple queer en situations incongrues et d’animations psychédéliques. Dali et Bunuel auraient aimé. Les vociférations saxophoniques, renforcées par des loops et de la réverb’ sans ménagement, n’étaient pas aussi violentes que l’artiste l’avait laissé entendre dans son ‘’avertissement’’ au public. Une performance intense, certes, mais très dynamique et narrativement cohérente grâce aux folies surréalistes de la vidéo (ce qui est très ironique, non?). En effet, sans le côté souvent ludique de la vidéo, l’ensemble aurait pu être ennuyeux.

Nicole Lizée dans/in Saskbient/Manitobient – cr.: Nick Jewell

Le moment final de la soirée appartenait à Nicole Lizée, qui nous présentait pour la première fois Saskbient/Manitobient (un jeu de mots avec Saskatchewan, Manitoba et ambient), une peinture expressionniste pour Amy Horvey au banjo et trompette à double pavillon (un énorme boost de répertoire pour cet instrument en une seule soirée!), avec bidouillages acoustico-numériques opérés par Lizée, sur fond de vidéo évoquant les deux provinces des Prairie à travers toutes sortes d’objets et de mises en scène. Amy Horvey pinçant une clôture de barbelés dans la vidéo répondait à la même artiste live jouant de son banjo. Lizée glissant un patin jouet sur un vinyle, façon DJ, faisait écho à son double vivant manipulant son séquenceur. Coiffées avec des chapeaux ressemblant à des gerbes de blé, les deux artistes jouaient devant tout un fatras rappelant certaines icônes symboliques des provinces du centre : une clôture en bois, une vache peluche, une petite ferme, des épis de maïs dont l’épluchage servait également d’accompagnement rythmique, telle des percussions, et même des petits ballons en forme d’extra-terrestres, ceux à grosse tête et grand yeux noirs qu’on pourrait voir sur des T-shirts ‘’I Live in Area 51, But Don’t Tell Anyone’’. Là, j’ai moins compris. Y a-t-il plus d’E.T. en Saskatchewan et au Manitoba? Il faut dire que Lizée est une passionnée de science-fiction. Mais peu importe, car la proposition musicale, sans être la meilleure de la créatrice montréalaise, est assez amusante. 

Cela dit, si Saskbient/Manitobient était la tête d’affiche de la soirée, j’en suis ressorti plus impressionné par le Out Loud de Hron, mieux brassé par le Makwa de Shortt, et plus séduit par le SADA de Devaux. 

pop / punk / techno

Little Big @ Club Soda – Montréal

par Patrice Caron

Little Big s’est fait connaitre sur internet par ses vidéoclips visuellement déjantés, son humour acerbe et sa critique sociale, disons-le, punk. Le tout enrobé dans une pop électro qui peut sembler inoffensive mais qui fait son pain et son beurre à pervertir les apparences. Et difficile de se méprendre sur le discours grâce aux vidéoclips (qui comptent plus de 70 millions de vues pour certains.)

Çeci explique la composition particulière du public pour ce concert qui affichait complet depuis quelques temps. Des étudiants clubbers aux vieux punks qui boivent de la IPA, chacun y trouve son compte, même Little Big, qui semblait surpris et heureux de l’accueil que lui a réservé Montréal.

Aucune première partie, le DJ se présente seul sur scène et ça démarre sur un 10 cenne. Ilya « Ilich » Prusikin arrive en tourbillonnant et c’est parti pour 90 minutes dans le tapis. Sonya Tayurskaya s’avance et surprise, elle est très enceinte, mais Ilich va compenser amplement en se démenant sur scène, la composition visuelle jouant sur la lascivité de Tayurskaya et l’énergie punk de Ilich, soutenu par le DJ qui vient au-devant de la scène, monte sur sa table, fait de la hype, bref, ça bouge et il y a toujours quelque chose à voir. Mais ce qui m’a le plus diverti, ce sont les chorégraphies. Judicieusement placées dans la setlist, elles n’étaient pas omniprésentes mais quand elles se passaient, l’effet sur le public était palpable. Il y a bien sûr la célèbre danse de Skibidi, mais même lors de leur reprise de Blitzkrieg Bop des Ramones, on a droit à quelques mouvements synchronisés et l’intensité de la salle a monté d’un cran.

Pour la musique, on a droit à un genre d’euro-rave punk qui fait son effet sur le plancher de danse. À la limite du gabber par moment, on a droit à du gros beat accompagnés de saturations aux sources diverses (piano, guitare, internet), avec un groupe capable de garder le rythme jusqu’à la fin et qui, sans écran ou éléments de scène, en met plein la vue et les oreilles tout au long du concert. À part quelques changements de costumes, Little Big a su mettre le public dans sa poche avec son énergie, son humour et une setlist parfaitement dosée. Pas que des hits mais presque, qui aurait pu aller bien au-delà si le groupe avait voulu, le public en redemandait jusqu’à la dernière goutte de sueur.

Avec l’énergie déployée durant ces 90 minutes, on peut comprendre que c’était le temps d’aller se reposer. Et à voir le sourire du groupe devant l’enthousiasme du public, on devrait les revoir dans un avenir pas si lointain, dans une plus grande salle probablement.

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