musique contemporaine

Semaine du Neuf | Paramirabo/Musikfabrik : avant-garde old school rencontre post-modernisme cool

par Frédéric Cardin

Deux ensembles consacrés à la musique contemporaine et séparés par un océan, mais aussi par deux écoles de pensée, se sont rencontrés mardi soir 11 mars à l’édifice Wilder du Quartier des spectacles à Montréal. D’un côté, l’Ensemble Musikfabrik de Cologne en Allemagne, représenté par trois de ses musiciens, hautbois/cor anglais (Peter Veale), cor (Christine Chapman) et contrebasse (Florentin Ginot). De l’autre le sextuor montréalais Paramirabo, formé d’un piano, de percussions, d’un violon, d’un violoncelle, d’une clarinette/clarinette basse et de flûtes. Au-delà de la différence de timbres imposée par l’instrumentation de chaque ensemble, c’est la dissemblance marquée entre les deux ‘’langues’’ parlées qui était frappant. Disparités évidentes, même pour les plus profanes et accentuées par le programme choisi, aux niveaux de la syntaxe, du discours, de l’importance du narratif dans la trame musicale, des références au vernaculaire et bien d’autres aspects encore. 

En première partie, les trois invités de Musikfabrik ont démontré une expertise technique époustouflante dans des partitions ultra pointillistes/pointraitistes où, des instruments présents, sortaient tous les sont possibles et impossibles, sauf peut-être ceux auxquels ils ont été initialement destinés. La qualité des sons, des timbres, des textures était poussée à un très haut niveau de perfection. Le discours, stratosphériquement intellectuel, avait de quoi ravir les plus avisés des mélomanes réfléchis. À mon humble avis, c’est la pièce Blur of Lichens de Juliet Palmer qui s’est le mieux démarquée en offrant, à travers une construction hyper calculée, la plus belle impression de liberté, voire de lyrisme et de grâce. Le Canadien Gordon Williamson a offert sa vision non dénuée d’humour de la stricte abstraction avec Odd Throuple (un jeu de mot sur Odd Couple, ici en version trio), une création où il a exploré avec truculence les contrastes sonores de ce trio hors norme (un hautbois/cor anglais, un cor et une contrebasse, rappelons-le). J’ai trouvé beaucoup plus académique The Giving Sea de Dylan Lardelli, une ‘’évocation spirituelle’’ de l’océan, m’a-t-on dit. Je n’ai malheureusement pas ressentie cette élévation. C’est peut-être moi.

LISEZ L’ENTREVUE AVEC PAMELA REIMER DE PARAMIRABO AU SUJET DE CE CONCERT

Ce discours strictement atonal et abstrait est ancré dans une vision de l’avant-garde très boulézienne ou post-boulézienne (même s’il ne s’agit pas de sérialisme/dodécaphonisme strict), donc déjà âgée d’une bonne cinquantaine d’années. On peut ainsi parler d’avant-garde ‘’old school’’, un oxymoron étonnant et carrément inimaginable il n’y a pas si longtemps. 

Pour les profanes, c’est une impression de cérébralité qui restera en écho dans les esprits, une caractéristique typiquement (disons même stéréotypiquement) associée à la musique ‘’contemporaine’’. C’est de la bonne musique? Absolument! Mais la deuxième partie menée par Paramirabo allait nous montrer que la musique d’aujourd’hui est rendue ailleurs, et qu’il est important de ne pas l’oublier.

Cette partie s’est amorcé par une courte pièce du Vancouvérois Rodney Sharman, un très joli et très poétique hommage à John Cage pour cor anglais (Peter Veale de Musikfrabrik) et piano doublé de piano jouet (Pamela reimer de Paramirabo), drapé dans des atours néo-impressionnistes. Le message était lancé : cette deuxième partie allait nous offrir une tout autre expérience, moins cérébrale, plus organique voire sensitive, inclusive et éclectique dans ses amalgames. Post-moderniste, et très cool.

C’est ce qui est arrivé avec Un pont sanguin de Paul Frehner, une œuvre résolument narrative, rythmée, empreinte d’un post-minimalisme élargi et de sonorités amusantes telles qu’un synthétiseur genre Plan 9 From Outer Space. Une création qui méritera d’être reprise le plus souvent possible. Le Canadien Chris Paul Harman a fait un clin d’œil à la langue française avec Francisez-moi!, inspiré des compositeurs anciens français, et des grands écrivains et poètes de l’Hexagone. Le résultat est rempli d’humour, avec des narrations sur bande d’extraits de textes divers, dont un sur les multiples qualités des ‘’tétins’’ (les seins). Il y avait aussi une version polytonale de la Marche des Turcs de Lully, des passages post-folk, etc. Ludique, et souriant. 

Finalement, le compositeur québécois Frédéric Lebel a présenté sa création intitulée Si le Temps, l’Espace, une très belle partition teintée de néo-spectralisme, scintillante de mille feux et agréablement épanouie, voire solaire. 

Les membres de Paramirabo ont été impeccables, à la hauteur de leurs illustres invités. Le programme se déplacera en Allemagne dans les mois qui viennent. Présumons que nos cousins ‘’germains’’ seront impressionnés par la qualité de nos instrumentistes, mais aussi du genre de musique contemporaine qu’ils défendent, informée par l’Europe mais trempée dans l’Amérique. 

Paramirabo : 

Jeffrey Stonehouse, flûtes et direction artistique

Viviane Gosselin, violoncelle et direction générale

Gwénaëlle Ratouit, clarinettes

Hubert Brizard, violon

Pamela Reimer, piano

Krystina Marcoux, percussions

Paramirabo : 

Musikfabrik : 

Création / expérimental / poésie

Semaine du Neuf 2025 : collectif9 & Architek Percussion – Quelque part, mon jardin

par Rédaction PAN M 360

collectif9 et Architek Percussion mènent une réflexion poétique sur l’identité et l’appartenance, à travers les mots et les sons.
L’ancrage du spectacle est le poème bilingue across/virage, de l’auteur et performeur canadien Kaie Kellough, qui évoque les thèmes de la langue et de l’appartenance à un lieu, une culture. Le programme explore les styles de cinq compositeur-ices multidisciplinaires d’exception: Eliot Britton, Nicole Lizée, Derek Charke, Luna Pearl Woolf et Bret Higgins. Sur scène, le lyrisme, le groove et les textures exploratoires des compositions rejoignent la voix du récitant Kaie Kellough, créant un dialogue entre la musique et la poésie.

My Backyard, Somewhere is a reflection of our sense of connection between people and places: a poetic migration through words and sounds.
Anchoring the show is the bilingual poem “across/virage” by Canadian author and performer Kaie Kellough, an integrating element bringing the themes of the programme to the forefront – movement, language, belonging to a place, a culture. The music, written for the two ensembles, is a journey through the styles of five multidisciplinary composers from across Canada – Eliot Britton, Nicole Lizée, Derek Charke, Luna Pearl Woolf, and Bret Higgins. Whether with lyricism, groove, exploratory textures, or pop culture technologies, the voices of the composers, author, and performers communicate with each other and with the audience throughout the concert. collectif9 and Architek Percussion are joined on stage by Kaie Kellough (spoken word).

Programme

Luna Pearl Woolf: But I Digress… (2018) – 19 min
Bret Higgins: among, within, beneath, atop (2018) – 8 min
Derek Charke: the world is itself a cargo carried (2018) – 15 min
Eliot Britton: Backyard Blocks (2018) – 17 min
Nicole Lizée: Folk Noir/Canadiana (2018) – 14 min

Program

Luna Pearl Woolf: But I Digress… (2018) – 19 min
Bret Higgins: among, within, beneath, atop (2018) – 8 min
Derek Charke: the world is itself a cargo carried (2018) – 15 min
Eliot Britton: Backyard Blocks (2018) – 17 min
Nicole Lizée: Folk Noir/Canadiana (2018) – 14 min

POUR ACHETER VOTRE BILLET, C’EST ICI!

Ce contenu provient du Vivier et est adapté par PAN M 360

marionnettes / techno-opéra

Semaine du Neuf 2025 : Sawtooth & Charles Quevillon – Le Baptême du Haut-Parleur

par Rédaction PAN M 360

Un techno-opéra qui questionne notre rapport à la technologie, à travers une performance hybride mêlant musique, théâtre et vidéo.
Le Baptême du Haut-Parleur mène une réflexion profonde sur la place de cet objet technologique dans la cosmologie humaine, invitant à réfléchir à son rôle, au-delà du simple utilitarisme. Imaginé par le duo Sawtooth (Sarah Albu et Matti Pulkki) et le compositeur et performeur Charles Quevillon, ce techno-opéra pour soprano, accordéon, marionnettiste, électronique et haut-parleur Genelec, établit un parallèle entre le cadre consumériste du haut-parleur et son symbolisme religieux et spirituel. Le premier acte s’inspire notamment du phénomène de unboxing sur YouTube, qui s’apparente à un rituel moderne de baptême des objets technologiques.

A techno-opera that explores our relationship with technology, through a hybrid performance combining music, theater and visual arts.
Loudspeaker Baptism is a profound reflection on the place of this technological object in human cosmology, inviting us to consider its role beyond simple utilitarianism. Conceived by the Sawtooth duo (Sarah Albu and Matti Pulkki) and the composer/performer Charles Quevillon, this techno-opera for soprano, accordion, puppeteer, electronics and Genelec loudspeaker draws a parallel between the loudspeaker’s capitalist, technological framework and its religious and spiritual symbolism. The first act is inspired by the phenomenon of unboxing on YouTube, which is like a modern ritual for the baptism of technological objects.

Programme

Charles Quevillon: Le Baptême du Haut-Parleur (2024) – 60 min
Opéra de chambre en 4 actes:
Délivrance — Mémoires — Souffrance — Sublimation

Program

Charles Quevillon: Loudspeaker Baptism (2024) – 60′
Chamber opera in 4 acts:
Délivrance — Mémoires — Souffrance — Sublimation

POUR ACHETER VOTRE BILLET, C’EST ICI!

Ce contenu provient du Vivier et est adapté par PAN M 360

Création / expérimental / musique contemporaine

Semaine du Neuf 2025 : Paramirabo & Musikfabrik

par Rédaction PAN M 360

Ce concert de Paramirabo marque une rencontre inédite avec Musikfabrik, ensemble phare de musique contemporaine en Allemagne. Le programme met en lumière des compositeur-ices visionnaires, avec des créations signées Gordon Williamson, Chris Paul Harman, Paul Frehner, Juliet Palmer, Dylan Lardelli, et des œuvres de Pauline Oliveros et Rodney Sharman. Interprétées par trois membres éminents de Musikfabrik, dans une combinaison rare en trio comprenant le hautbois/cor anglais, le cor et la contrebasse pour une palette sonore sombre et riche, ces compositions promettent d’offrir une expérience avant-gardiste, fidèle à la mission des deux ensembles d’explorer les nouveaux langages de la musique contemporaine.

This Paramirabo concert marks an exclusive encounter with Musikfabrik, Germany’s leading contemporary music ensemble.
The program highlights visionary composers, with creations by Gordon Williamson, Chris Paul Harman, Paul Frehner, Juliet Palmer and Dylan Lardelli, as well as works by Pauline Oliveros and Rodney Sharman. Performed by three prominent members of Musikfabrik, in a rare trio combination featuring oboe/English horn, horn and double bass for a darkly rich sonic palette, these compositions promise to offer an avant-garde experience, true to the mission of both ensembles to explore the new languages of contemporary music.

Programme

Pauline Oliveros: Approaches and Departures, Appearances and Disappearances for solo, duo or ensemble (1994)
Juliet Palmer: blur of lichens* (2025) – 10′
Dylan Lardelli: The Giving Sea* (2025) – 10′
Gordon Williamson: Odd Throuple* (2025) – 10′
*Entracte*
Rodney Sharman: Remembering John Cage (2019) – 4′
Paul Frehner: Un pont sanguin* (2025) – 10′
Chris Paul Harman: Francisez-moi* (2025) 20′
Frédéric Lebel: Si le Temps, l’Espace (2022)
*Création

Program

Pauline Oliveros: Approaches and Departures, Appearances and Disappearances for solo, duo or ensemble (1994)
Juliet Palmer: blur of lichens* (2025) – 10′
Dylan Lardelli: The Giving Sea* (2025) – 10′
Gordon Williamson: Odd Throuple* (2025) – 10′
– Intermission –
Rodney Sharman: Remembering John Cage (2019) – 4′
Paul Frehner: Un pont sanguin* (2025) – 10′
Chris Paul Harman: Francisez-moi* (2025) 20′
Frédéric Lebel: Si le Temps, l’Espace (2022)
*Premiere

POUR ACHETER VOTRE BILLET, C’EST ICI!

Ce contenu provient du Vivier et est adapté par PAN M 360

musique contemporaine

Le Vivier InterUniversitaire | Interpréter l’éclipse

par Judith Hamel

Ce samedi 25 janvier, à l’Espace Orange de l’Édifice Wilder, avait lieu la 9e édition du concert annuel du Vivier InterUniversitaire, mettant de l’avant les compositeurs·rices en émergence sur le terrain de la création musicale contemporaine. Huit œuvres originales ont ainsi pris vie entre les mains d’interprètes universitaires de talent. 

Le concert s’est ouvert avec Shape Games for Saxophone Quartet (2022-2023) de Leo Purich. Dans cette pièce, des éléments visuels projetés sur écran géant présentaient huit dessins géométriques. Quatre d’entre eux ont servi d’inspiration musicale pour interpréter ces formes et les traduire en sonorités qui en repoussent les limites.

On poursuit avec Eclipse (2024) d’Edwin H. Ng, une œuvre pour alto seul inspirée par l’éclipse solaire totale de 2024. Le compositeur y traduit l’obscurité qui s’impose au cœur du jour, jusqu’aux subtils rayons lumineux filtrant à travers l’ombre. C’est en comprenant cette démarche que l’œuvre prend tout son sens.  Le timbre de l’alto se prête à cette dichotomie entre ombre et lumière tandis que le jeu des cordes permet de représenter le mouvement du noircissement du jour et des rayons qui arrivent à nos pupilles bien protégées. 

La troisième œuvre au programme est Hélpide Dulce, Escampas (2023) de Pablo Jiménez. Cette pièce pour quatuor à cordes nous plonge dans un univers sonore bruissant. Des clusters surgissent, les instruments se superposent et créent un fond sonore à la fois organique et inquiétant. Un chaos organique, très bien construit, qui oscille entre un langage raffiné et une expressivité brute et évocatrice. À la Jacob Collier, Jiménez fait son salut, crocs au pied, sous des applaudissements chaleureux du public. 

Puis, l’œuvre Wistful Fragments (2024) de Jonas Regnier pour trompette avec traitement électronique en temps réel invite à une exploration de nos souvenirs auditifs en mettant en scène des enregistrements de la vie quotidienne. La sélection de paysages tels qu’une ambiance urbaine, des chants d’oiseaux, un jeu de piano, et l’enchaînement des fragments m’ont semblé manquer un peu de cohérence, mais malgré cela, l’alliage entre la trompette et les traitements électroniques était habilement construit. Le compositeur exploite à son plein potentiel les possibilités expressives du mélange entre ces deux sources sonores. 

La cinquième œuvre, Composition pour sextuor (2023) de Jules Bastin-Fontaine, met de l’avant un travail minutieux des contrepoints et des textures. Le choix des instruments favorise des superpositions sonores qui génèrent des textures nouvelles. Des corps résonnants comme les flûtes et la clarinette basse sont utilisés pour créer des fonds sonores réverbérants. Bien que l’expressivité de cette pièce n’ait pas été marquante pour moi, le soin apporté à la construction des textures mérite d’être souligné.

La sixième œuvre, Tracé, Fossile (2023) pour violon et violoncelle d’Alexandre Amat, met de l’avant les distorsions produites par une pression excessive de l’archet. Ce procédé génère des sonorités bruitistes qui imprègnent l’ensemble de la pièce. Plutôt que de s’appuyer sur des motifs mélodiques fondés sur des hauteurs, l’œuvre explore une musicalité axée sur la masse sonore, qui se densifie ou s’allège en fonction des intentions musicales. 

L’avant-dernière pièce est The Mockingbird (2024) d’Anita Pari pour quatuor à cordes. L’œuvre privilégie une musicalité d’ensemble où l’on sent un souffle commun tout au long de l’exécution. Cette cohésion permet d’amplifier les passages dramatiques. Comme le titre l’annonce, l’œuvre évoque une ambiance gazouillante alliant un langage musical raffiné et une dimension organique et poétique qui résonne de manière authentique. 

La soirée s’est conclue avec Shards of Bengaluru Bill (2023) de Alexander Bridger, une œuvre pour flûte, clarinette, accordéon, alto, contrebasse. Vêtus de couleurs vives, deux interprètes ont marqué la mesure dans certains passages de l’œuvre, un geste qui semblait planifié, mais qui nous paraissait quelque peu étrange ou avec un doute flottant. Cela dit, l’instrumentation, en particulier l’utilisation de l’accordéon et de la contrebasse, apportait une dimension sonore originale. 

Parmi les œuvres présentées, celles d’Edwin H. Ng, Pablo Jiménez et Alexandre Amat ont été mes coups de cœur de la soirée.

En somme, ce fut l’occasion de découvrir les talents prometteurs de la nouvelle génération de compositeur·rices, soit une grande majorité d’hommes malgré les valeurs d’accessibilité et d’inclusion mises de l’avant dans ce contexte. L’atteinte de la parité demeure un processus laborieux et complexe, force est de déduire.

crédit photo: Claire Martin

jazz / musique contemporaine

Le Vivier | I Am Vertical: Du Sylvie Plath sur un rythme latin

par Judith Hamel

Au cœur de l’Espace Orange de l’Édifice Wilder, une collaboration entre l’ensemble de percussions Sixtrum et l’ensemble Cordâme a donné lieu au concert I Am Vertical, un projet porté par le contrebassiste et compositeur Jean-Félix Mailloux visant à rendre hommage à la poétesse américaine Sylvia Plath. 

À travers ses réinterprétations des poèmes, Mailloux a taillé une œuvre sur mesure pour cette collaboration, dont les mots tourmentés ont pris une nouvelle vie sur des textures sonores inspirées du jazz et de la musique contemporaine.

Le programme s’est ouvert avec I Am Vertical, où Plath y dévoile son désir d’horizontalité en comparaison à la verticalité des arbres et des fleurs : « It is more natural to me, lying down. Then the sky and I are in open conversation. And I shall be useful when I lie down finally: The trees may touch me for once, and the flowers have time for me. » Cette recherche d’authenticité et de contact véritable trouve écho dans l’esprit collaboratif du concert, où contrairement au titre de l’événement, une horizontalité incarne l’authenticité des interactions entre les musicien·ne·s sur scène.

Portée par la voix expressive de Coral Egan, chaque pièce du programme explore une facette particulière de l’univers de Plath. Des poèmes profondément tourmentés, comme Daddy qui évoque sa relation complexe avec son père, décédé lorsqu’elle était enfant, côtoient des textes plus légers, quoique toujours empreints d’une mélancolie sous-jacente. Balloons, par exemple, évoque les ballons à moitié dégonflés après une fête soulignée par des percussions stables, des petits motifs ascendants mis en boucle et une orchestration plus enfantine. 

Soliloquy of the Solipsist, composée pendant un voyage professionnel à Hong Kong et Shanghai, s’ouvre sur une envolée de violoncelle soutenue par des coups de grosse caisse. Fidèle au poème, la musique navigue entre un rythme stable de marche et des instabilités qui reflètent l’aspect onirique et surréaliste du texte. 

Parmi les moments les plus marquants, Ariel, tiré du recueil posthume du même nom, se distingue par son audace de sa réinterprétation. Portée par un rythme latin affirmé, cette pièce capte avec finesse les tensions entre l’élan créatif et l’instabilité psychologique de la poétesse. Le texte évoque l’imaginaire d’une balade à cheval qui évolue vers une libération et une évaporation corporelle. Le choix de Mailloux d’interpréter ce texte sur un rythme dansant, qui lui-même invite à une libération physique, est donc un choix très intéressant.  

Enfin, Poppies in October clôt magnifiquement le programme en illustrant, dans un court arrangement porté par le udu et les cordes, le contraste entre la douceur de la nature et la brutalité sous-jacente de l’existence humaine. 

Malgré la qualité exceptionnelle de tous les musicien·nes, certains textes poétiques ont été difficilement perceptibles dû à l’acoustique limitante de la salle. Heureusement, le programme, qui comprenait l’intégralité des poèmes, a pu pallier cette difficulté technique, bien que l’expérience du concert en aurait bénéficié. 

Sous la plume inspirée de Jean-Félix Mailloux, Sixtrum et Cordâme ont offert un concert de grande qualité avec une relecture audacieuse de l’œuvre de Sylvia Plath. 

crédit photo: Claire Martin

Publicité panam
percussions

Sixtrum et Cordâme: I Am Vertical 

par Rédaction PAN M 360

Inspiré par la poésie de Sylvia Plath, I Am Vertical réunit les ensembles Sixtrum et Cordâme dans une rencontre inédite entre percussions, voix et cordes.

Les compositions de Jean Félix Mailloux, mises en musique par la voix de Coral Egan, donnent vie aux mots de Plath, invitant le public à une exploration intime des émotions humaines.

Composé de virtuoses aux multiples talents, l’ensemble de percussion Sixtrum renouvelle sans cesse son univers en se confrontant à d’autres disciplines et genres artistiques. Chacune des collaborations du groupe vise à trouver des formes d’expression inédites et des manières originales de toucher le public.

Piloté par le prolifique compositeur et contrebassiste Jean Félix Mailloux, Cordâme est un ensemble montréalais de musique de chambre qui explore les sonorités des cordes, aux frontières du classique et du jazz. L’ensemble offre des concerts chargés d’émotion grâce à une musique subtile et sensible.

Inspired by the poetry of Sylvia Plath, I Am Vertical brings together the Sixtrum and Cordâme ensembles in an original encounter between percussion, voice and strings.

Compositions by Jean Félix Mailloux, set to music by the voice of Coral Egan, bring Plath’s words to life, inviting the audience to an intimate exploration of human emotions.

Composed of multi-talented virtuosos, the Sixtrum percussion ensemble constantly renews its universe by confronting other disciplines and artistic genres. Each of the group’s collaborations aims to find new forms of expression and original ways of reaching audiences.

Led by prolific composer and double bassist Jean Félix Mailloux, Cordâme is a Montreal-based chamber music ensemble that explores the sonorities of strings at the frontiers of classical and jazz. The ensemble offers emotionally-charged concerts of subtle, sensitive music.

POUR ACHETER VOTRE BILLET, C’EST ICI!

Ce contenu provient du Vivier et est adapté par PAN M 360.

expérimental / contemporain

Le Vivier : Ensemble SuperMusique – Alarmer le sonore!

par Rédaction PAN M 360

Agressé constamment par le son, telle est la réalité de nos environnements. L’Ensemble SuperMusique propose ici une panoplie d’antidotes aux alarmes sonores qui nous entourent, aux rumeurs, aux bruits de fond, aux acouphènes et aux «musaks» de ce monde.

Nos instrumentistes, six improvisatrices et improvisateurs de tous styles et générations, nous offrent des plages musicales paisibles surfant sur des rêveries d’un autre monde. Des divagations en apesanteur rétablissant la paix de notre oreille intérieure.

Formé autour des musicien-nes et compositeur-ices les plus en vue de la bouillonnante scène de la musique actuelle de Montréal, l’Ensemble SuperMusique (ESM) mélange savamment l’écriture musicale et la pratique de l’improvisation, l’instrumentation acoustique et électronique. 

Constantly assaulted by sound, such is the reality of our environments. Here, Ensemble SuperMusique offers a panoply of antidotes to the sound alarms that surround us, the rumors, background noise, tinnitus and “musaks” of this world.

Our instrumentalists, six improvisers of all styles and generations, offer us peaceful musical beaches surfing on otherworldly reveries. Weightless ramblings restoring peace to our inner ear.

Formed around some of the most prominent musicians and composers on Montreal’s ebullient musique actuelle scene, the Ensemble SuperMusique (ESM) skilfully blends musical writing and improvisational practice, acoustic and electronic instrumentation.

POUR ACHETER VOTRE BILLET, C’EST ICI!

Ce contenu provient du Vivier et est adapté par PAN M 360.

classique moderne

Semaine du Neuf: Collectif9 présente Héros

par Rédaction PAN M 360

Une création musique et vidéo immersive qui déconstruit la musique d’un compositeur emblématique.

Créé par les compositeurs et artistes vidéo ​Myriam Boucher ​et ​Pierre-Luc Lecours pour le nonette à cordes collectif9, Héros entrelace les idées musicales du 18e siècle à celles d’aujourd’hui dans un espace recouvert par des projections vidéo à grand déploiement. Bien que prenant ancrage dans le courant de musique électronique, Héros fait résonner des styles musicaux plus anciens par l’entremise de citations retravaillées de la musique du légendaire Ludwig van Beethoven. Alors que s’alternent moments de splendeur et épisodes de grande tension, les musiciens naviguent entre l’imitation du monde naturel et l’exploration d’univers fabriqués, créant un dialogue entre des esthétiques et courants musicaux profondément différents.

Les musiciens de collectif9 occupent l’espace dans différentes configurations alors que des projections vidéo interprétées en temps réel font écho à la musique autant qu’elles suggèrent son interprétation. Avec ses sons amplifiés, ses musiciens en mouvement et ses projections qui voyagent sur les murs et au sol, Héros est une expérience immersive saisissante.

An immersive music and video creation that deconstructs the music of an iconic composer.

Created by composers and video artists Myriam Boucher and Pierre-Luc Lecours for nonet à cordes collectif9, Héros interweaves 18th-century musical ideas with those of today in a space covered by large-scale video projections. Although rooted in the current of electronic music, Héros resonates with older musical styles through reworked quotations from the music of the legendary Ludwig van Beethoven. As moments of splendor alternate with episodes of great tension, the musicians navigate between the imitation of the natural world and the exploration of fabricated universes, creating a dialogue between profoundly different aesthetics and musical currents.

The musicians of collectif9 occupy the space in different configurations, while video projections played in real time echo the music as much as they suggest its interpretation. With its amplified sounds, moving musicians and projections that travel on the walls and floor, Héros is a gripping immersive experience.


POUR ACHETER VOTRE BILLET, C’EST ICI!

Ce contenu provient de Le Vivier et est adapté par PAN M 360.

musique contemporaine

Semaine du Neuf : Le Quatuor Bozzini à l’Édifice Wilder

par Rédaction PAN M 360

Présenté en création mondiale, Torrents de Linda Bouchard est un film avec quatuor à cordes en direct et son enregistré, fruit d’une collaboration de plusieurs années entre la compositrice, le Quatuor Bozzini et le vidéaste Huei Lin. Inspiré par les signaux maritimes, l’œuvre intègre les idées de communication et de relations, de singularité et de multiplicité, de granularité et de fluidité. 60 Loops de Pierre Jodlowski étudie l’interaction entre la machine et les gestes humains dans un minimalisme à la Steve Reich, superposant éventuellememt 40 lignes de quatuor dans une progression dynamique et hypnotique. Supreme Chains de Luke Nickel est une autre création mondiale écrite pour le Quatuor Bozzini, où des films de montagnes russes virtuelles et impossibles interagissent avec le quatuor à cordes.

Presented in its world premiere, Linda Bouchard’s Torrents is a film with live string quartet and recorded sound, the fruit of a multi-year collaboration between the composer, Quatuor Bozzini and video artist Huei Lin. Inspired by maritime signals, the work integrates ideas of communication and relationships, singularity and multiplicity, granularity and fluidity. 60 Loops by Pierre Jodlowski explores the interaction between machine and human gesture in a Steve Reich-like minimalism, eventually superimposing 40 quartet lines in a dynamic, hypnotic progression. Luke Nickel’s Supreme Chains is another world premiere written for Quatuor Bozzini, in which impossible virtual rollercoaster films interact with the string quartet.


POUR ACHETER VOTRE BILLET, C’EST ICI!

Ce contenu provient du Quatuor Bozzini et est adapté par PAN M 360

expérimental / contemporain

La boîte à outils de Pythagore à l’Espace Orange

par Rédaction PAN M 360

À la suite du succès de la première saison passée, l’intrépide marionnette des temps modernes est de retour, explorant de nouvelles expériences toujours aussi amusantes et surréalistes et interagissant avec la musique par une écoute attentive, une danse maladroite et une manipulation ludique du son.

La légende raconte qu’en passant devant une forge, Pythagore fut étonné par le large panel de sons aigus qu’il a entendus alors que les forgerons utilisaient des marteaux de différentes tailles pour frapper leurs morceaux de métal. Les sonorités étaient riches, variées, tantôt harmonieuses, tantôt discordantes. Une fois notre cher penseur grec rentré chez lui, il a aussitôt commencé à expérimenter une pléthore de différents marteaux et métaux. Au fil du temps, il y a alors décelé puis identifié des intervalles musicaux et quelques rapports que produisait l’harmonie. Ces explorations du son, ainsi que son développement de nouveaux instruments, ont été pour lui un déclencheur, développant ainsi le principe d’un ordre sous-jacent dans le monde naturel – ce que nous appelons maintenant la physique.

Dans la boîte à outils de Pythagore, au moyen de marionnettes et de musique live, Rachel Warr et Benjamin Olivier donnent vie à un Pythagore des temps moderne, explorant le son, l’espace (conceptuel/sonore/monde réel), le rythme, les harmonies et dissonances (ordre et chaos), la fabrication et la conception d’instruments, des textures et structures musicales variées, et même la danse. Destinée aux enfants de 3 à 12 ans, mais aussi ouverte aux adultes, La boîte à outils de Pythagore entraînera le public dans un dialogue menant à la compréhension des phénomènes sonores. La production met en vedette les musiciens de Paramirabo (Québec), le compositeur Benjamin Oliver et la metteuse en scène Rachel Warr (Royaume-Uni) et deux marionnettistes qui manipulent un tout nouveau Pythagore.

Following on from the success of last season’s debut, the intrepid modern-day puppet is back, exploring new experiences as fun and surreal as ever, interacting with the music through attentive listening, awkward dancing and playful manipulation of sound.

Legend has it that, passing a forge, Pythagoras was astonished by the wide range of high-pitched sounds he heard as the blacksmiths used hammers of various sizes to strike their pieces of metal. The sounds were rich, varied, sometimes harmonious, sometimes discordant. Once our beloved Greek thinker returned home, he immediately began experimenting with a plethora of different hammers and metals. Over time, he detected and then identified musical intervals and some of the relationships produced by harmony. These explorations of sound, as well as his development of new instruments, were a trigger for him to develop the principle of an underlying order in the natural world – what we now call physics.

In Pythagoras’ Toolbox, using puppets and live music, Rachel Warr and Benjamin Olivier bring to life a modern-day Pythagoras, exploring sound, space (conceptual/sound/real world), rhythm, harmonies and dissonances (order and chaos), instrument making and design, varied musical textures and structures, and even dance. Aimed at children aged 3 to 12, but also open to adults, Pythagoras’ Toolbox will engage the audience in a dialogue leading to an understanding of sound phenomena.The production features musicians from Paramirabo (Quebec), composer Benjamin Oliver and director Rachel Warr (UK), and two puppeteers manipulating a brand-new Pythagoras.


POUR ACHETER VOTRE BILLET, C’EST ICI!

Ce contenu provient du Vivier et est adapté par PAN M 360.

électroacoustique

Éclat! à l’Espace Orange

par Rédaction PAN M 360

Formé de quinze musicien·ne·s de la relève montréalaise, Ensemble Éclat est dédié à la programmation d’évènements immersifs, à la promotion de l’œuvre de jeunes compositeur·rice·s et à l’avancée et l’intégration de nouvelles technologies dans les arts et la musique. Il est soutenu par le Pôle Relève du Vivier qui accompagne les artistes émergent·e·s en musiques nouvelles dans leur incubation, diffusion jusqu’à la circulation de leurs projets artistiques et de leurs œuvres sur le territoire du Québec.

Ensemble Éclat, a group of fifteen up-and-coming Montreal musicians, is dedicated to programming immersive events, promoting the work of young composers, and advancing and integrating new technologies into the arts and music. It is supported by the Pôle Relève du Vivier, which helps emerging new music artists incubate, disseminate and circulate their artistic projects and works throughout Quebec.

POUR ACHETER VOTRE BILLET, C’EST ICI!

Ce contenu provient de Le Vivier et est adapté par PAN M 360.

Inscrivez-vous à l'infolettre