expérimental / contemporain / improvisation libre / musique contemporaine

M/NM | DigiScores : un éclectisme visuel et sonore

par Alexandre Villemaire

Le cadre bétonné et semi-industriel de l’Agora Hydro-Québec du Cœur des sciences de l’UQAM s’est rempli de couleurs, de formes et de sons dimanche dernier dans ce neuvième concert de la programmation 2025 du Festival Montréal/Nouvelles Musiques qui arrive à la mi-parcours de sa douzième édition.

On ne peut faire autrement que de parler de couleurs, de sons et de formes pour ce concert, car ces éléments étaient à la base du matériel musical du concert, dont le programme s’articulait autour de partitions graphiques animées. Ces dernières étaient projetées sur un grand écran placé derrière les musiciens de l’Ensemble SuperMusique (Olivier St-Pierre, piano ; Jean Derome, saxophones, flûtes, objets, voix ; Corinne René percussions ; Jean René, alto ; Vergil Sharkya’, synthétiseur) qui assuraient la réalisation de ces œuvres. Ainsi, plutôt que des partitions entendues au sens traditionnel du terme, la majorité des pièces présentées étaient des tableaux sonores et des œuvres d’arts visuels, plutôt que des œuvres sur partitions traditionnelles. Pour paraphraser les propos d’ouverture de Simon Bertrand, directeur artistique de la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ), la partition écrite est une œuvre d’art en soi, mais il y a bien d’autres manières de la concevoir.

La première œuvre présentée était de la compositrice Linda Bouchard, intitulée Pandémonium. L’œuvre explore trois concepts traditionnels de la musique avec des éléments visuels qui interagissent avec le jeu des instrumentistes : une voix principale dessinée en blanc, une partie d’accompagnement, dessinée en bleu, et des solos, duos et trios libres, dessinés en rouge. Les musiciens possèdent une partition fixe ainsi que des indications précises concernant le jeu qu’ils doivent exécuter. C’est le résultat du jeu des musiciens qui est projeté sur l’écran. Il en ressort une mosaïque sonore vivante où les formes qui apparaissent, tantôt anguleuses, tantôt linéaires, tantôt éclatées, peignent une toile sous forme de chaos organisé. La pièce de Linda Bouchard devient presque méditative.

La pièce Zero Waste du compositeur Nick Didkovsky utilisait un médium graphique plus traditionnel, avec une partition classique en notation occidentale. La particularité de la pièce réside dans la manière dont celle-ci est construite et évolue dans le temps. Il s’agit d’un duo entre le pianiste Olivier St-Pierre et un ordinateur qui met au défi l’interprète de créer et de lire à vue une nouvelle pièce en direct. Après un faux départ occasionné par un brusque arrêt de la projection, le musicien a pu aller au but de sa performance. S’ensuit un jeu de relai de style « téléphone » où après avoir joué les deux mesures créées par le logiciel, ce dernier en affiche deux nouvelles, interprétées et générées de nouveau, prenant en compte les différentes variations de l’interprétation, de même que les erreurs effectuées par Olivier St-Pierre. À ce mouvement perpétuel instauré au piano dont la partition se dévoile sous nos yeux, les instrumentistes se greffent à la matière musicale pour la complémenter. Il en ressort un caractère obsessif comme un mantra musical.

La vie de l’esprit de Joane Hétu, composé en collaboration avec l’artiste visuelle Manon De Pauw, est une allégorie sur le fonctionnement de l’esprit, des idées et de l’imaginaire. S’ouvrant sur une mélodie originale, on navigue à travers des moments de grandes tensions et d’effervescences chaotiques et des instants de calme. La partition/œuvre d’art de Manon De Pauw qui accompagne la musique sur laquelle Hétu a superposé la musique épouse les coups de pinceaux d’aquarelles, les effacements et les formes aqueuses créées sous nos yeux et qui prennent la forme de cellules ou de synapses.

L’œuvre de Terri Hron Mouth of a River fait également appel à l’eau dans sa constitution thématique et sonore, mais présentée dans un cadre plus stable. Inspiré par un séjour dans l’estuaire du Saint-Laurent, Hron explore ces eaux, ces rochers et ces marées par le biais de montages de photos et de vidéos. Le plan fixe tourné depuis une arche (ou une grotte) donnant sur le fleuve donne d’une bouche ouverte. C’est dans cette embouchure que différentes images et vidéos se superposent, se transforment avec une musique texturée.

Tiroirs bonbon pastels de Nour Symon est venu conclure la soirée avec une explosion de couleurs vives. Le langage de Nour Symon est dense, chargé et chaotique demandant une nécessaire acclimatation avant que l’auditeur et les interprètes trouvent leur vitesse de croisière. Nous en avions fait l’expérience dans un précédent concert avec son œuvre J’ai perdu le désert, un peu plus longue, mais qui s’inscrit dans la même lignée thématique. L’œuvre fait appel à une intensité de jeu marquante de la part des instrumentistes, notamment de Corinne René aux percussions et de Jean Derome. Ce dernier changeait d’instruments pratiquement à chaque seconde, alternant entre saxophones, flûtes, embouchures et divers objets, autant d’éléments qui influaient sur le timbre de la musique.

Ce concert a offert au public, cinq voyages visuels et auditifs qui nous amènent sur des chemins hors de notre zone de confort et de nos habitudes d’écoute en venant brasser notre conception, peut-être statique et conventionnelle de la partition écrite et de la manière de faire de la musique. L’éclectisme du concert a donné un vaste aperçu des formes que peut prendre ce type de composition, allant du plus expérimental au plus accessible. Si un des objectifs de ce concert était de présenter la variété de ce type d’écriture, il a été réussi.

immersion / participatif

Montréal/Nouvelles Musiques 2025 : DigiScores

par Rédaction PAN M 360

Assistez à un concert novateur de l’Ensemble SuperMusique, mettant à l’honneur des partitions animées et participatives. Au programme, cinq œuvres variées qui explorent la richesse et la diversité du langage graphique de ces partitions, offrant un regard fascinant sur un univers méconnu.
Fusionnant performance musicale, exploration de nouvelles formes de partitions et recherche académique, DigiScore propose une expérience unique où le savoir des musicien·nes et des chercheur·euses nourrit une réflexion sur l’avenir des partitions animées. Au-delà de son aspect scientifique, ce concert inspirant vous offre une expérience riche et originale mêlant musiques nouvelles et technologies de pointe.
Ce concert s’inscrit dans un projet de recherche financé par une subvention européenne, intitulé THE DIGITAL SCORE (DigiScore), mené par Craig Vear de l’Université de Nottingham, Royaume-Uni. Sandeep Bhagwati a invité Productions SuperMusique à participer à la direction artistique et à coordonner la production du concert.

An innovative concert by Ensemble SuperMusique, featuring animated and participatory music scores. The programme features five varied works exploring the richness and diversity of the score’s graphic language, offering a fascinating glimpse of a little-known universe
Combining musical performance, exploration of new forms of scores and academic research, DigiScore offers a unique experience where the knowledge of musicians and researchers feeds into a reflection on the future of animated scores. Beyond its scientific aspect, this inspiring concert provides a rich and original experience combining new music and cutting-edge technology.
This concert is part of a research project funded by a European grant, THE DIGITAL SCORE (DigiScore), led by Craig Vear (University of Nottingham, UK.). Sandeep Bhagwati invited Productions SuperMusique to participate in the artistic direction and coordinate the production.

POUR ACHETER VOTRE BILLET, C’EST ICI!

Ce contenu provient de la Société de musique contemporaine du Québec et est adapté par PAN M 360

Création / immersion

Montréal/Nouvelles Musiques 2025 : Nicole Lizée et le 7e art

par Rédaction PAN M 360

Immergez-vous dans l’univers musical et visuel extrêmement personnel et éclectique de la compositrice québécoise Nicole Lizée lors d’un concert comprenant également des œuvres de Philippe Macnab-Séguin et Margareta Jeric.
Dans une grande partie de son œuvre, la musique de Nicole Lizée interagit avec des supports visuels qui la stimulent, films ou vidéos déjà existants ou de son propre cru. Compositrice hors norme, elle s’inspire autant de la musique de concert d’avant-garde et de ses divers courants que de certaines tendances de pop alternatif. Cette créatrice unique nous offre un univers ludique et extrêmement imaginatif, ou l’utilisation d’éléments mélodiques et de pulsations rythmiques n’est pas exclue.
Les trois œuvres au programme, Televisioniist, 8-Bit Noir et Dancist, utilisent des vidéos réalisées par la compositrice elle-même. S’insérant entre ces trois pièces, les deux œuvres commandées par la SMCQ à de jeunes artistes, le compositeur Philippe Macnab-Séguin (Prix d’Europe de composition Fernand-Lindsay 2023) et la compositrice Margareta Jeric, utilisent également un support visuel.
Un concert stimulant et électrisant avec l’Ensemble de la SMCQ dirigé par Cristian Gort et dont deux de ses membres, Pamela Reimer au piano et Marie-Hélène Breault à la flûte, partagent la vedette en tant que solistes.

This concert invites us to immerse ourselves in the highly personal and eclectic musical and visual universe of Quebec composer Nicole Lizée. The programme also features works by Philippe Macnab-Séguin and Margareta Jeric.
In much of her work, Nicole Lizée’s music interacts with visual supports that stimulate it by using existing films or videos of her own making. A very unique composer, she draws inspiration as much from avant-garde concert music and its various currents, as from certain trends in alternative pop. This unique creator offers us a playful and highly imaginative universe, including both melodic elements and rhythmic pulsations.
The three works on the programme, Televisioniist, 8-Bit Noir and Dancist, use videos created by the composer. Between these three pieces, two new works commissioned by the SMCQ to young composer Philippe Macnab-Séguin (Fernand-Lindsay Prix d’Europe 2023) and Margareta Jeric, that is also both use a visual medium.
A stimulating and electrifying concert with the Ensemble de la SMCQ conducted by Cristian Gort and featuring two of its members, Pamela Reimer on piano and Marie-Hélène Breault on flute, as soloists.

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chant choral

Montréal/Nouvelles Musiques 2025 : Nostalgic Images

par Rédaction PAN M 360

L’ensemble vocal new-yorkais Ekmeles nous propose un voyage musical nourri d’images extérieures et intérieures, issues d’un passé réel ou imaginaire, où le pouvoir évocateur de la musique et la beauté inhérente de ses représentations graphiques nous feront voyager dans le cadre intimiste de l’Agora Hydro-Québec de l’UQAM.
Ce concert met à l’honneur des œuvres canadiennes faisant à la fois appel à l’imagerie de la science-fiction (Taylor Brook), à des partitions graphiques réalisées avec des colliers (Charlotte Mundy), à des artefacts issus de papyrus contenant des fragments du poète grec Sappho (Zosha di Castri) ou à un support vidéo associé à des traitements électroniques en direct (Corie Rose Soumah). Une soirée très riche en diversité des approches et inspirations, qui s’annonce saisissante et fascinante.

New York-based vocal ensemble Ekmeles invites us into the intimate setting of UQAM’s Agora Hydro-Québec, bringing us on a musical journey through exterior and interior images from the real and imaginary past, through the evocative power of music and the inherent beauty of its graphic representations.
The concert features Canadian works using science-fiction imagery (Taylor Brook), graphic scores made from necklaces (Charlotte Mundy), papyrus artefacts containing fragments of the Greek poet Sappho (Zosha di Castri) and video, combined with live electronics (Corie Rose Soumah). An evening rich in its diverse approaches and inspirations, promising to be striking and fascinating.

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Création / expérimental

Montréal/Nouvelles Musiques 2025 : La Grande Nuit 2025

par Rédaction PAN M 360

La Grande Nuit 2025 est de retour avec des performances musicales hors normes qui explorent les mille nuances du son sous un dôme immersif de 32 haut-parleurs.
Pour clôturer de manière festive le 12e festival Montréal/Nouvelles Musiques, un ensemble d’œuvres audacieuses créées par des artistes sonores avant-gardistes d’ici et d’ailleurs se succèdent toute la nuit pour faire vivre aux spectateurs un marathon musical à la fine pointe de la technologie!

La Grande Nuit 2025 is back, with extraordinary musical performances exploring the thousand nuances of sound under an immersive 32-loudspeaker dome.
To conclude the 12th Montréal/New Musics Festival in a festive mood, a series of audacious works created by avant-garde sound artists from here and abroad take turns throughout the night allowing spectators to live a musical marathon at the cutting edge of technology!

LE SPECTACLE EST GRATUIT!

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