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Pays : Royaume-Uni Label : Universal Genres et styles : glam rock / hip-hop / industriel / pop-punk / rock Année : 2020
Yungblud

Weird!

· par Roxane Labonté

Qu’est-ce que ça veut dire, être weird ? « Embrasser l’étrange et célébrer l’inconnu », répond le musicien et chanteur britannique Yungblud. Weird! raconte une histoire de passage à l’âge adulte, d’acceptation de soi et de libération, surtout en termes de sexualité et de genre. Joies de la découverte et explorations diverses, mais aussi peines d’amour, anxiété et relations complexes à l’ère du numérique sont des thèmes récurrents de l’album. 

L’artiste affiche pleinement son appartenance à la communauté LGBT, se définissant comme fluide de genre, pansexuel et polyamoureux. Yungblud confronte l’hétéronormativité et la monogamie dans cotton candy, joyeux hymne de libération sexuelle. Il s’est également inspiré de l’histoire d’une femme transgenre qu’il a rencontrée lors d’un spectacle pour la chanson mars. « And I won’t let my insecurities define who I am, I am », cette phrase de god save me, but don’t drown me out résume à merveille ce militant empathique qui dessine les contours d’un futur déjà plus ouvert que la jeune génération (et les moins jeunes !) peut commencer à vivre. 

Yungblud sert Weird! comme on servirait un gâteau rose, notamment aux fraises, à la barbe à papa et à la crème glacée (strawberry lipstick, cotton candy, ice cream man). Tracés sur ce glaçage d’apparence léger, d’intelligents commentaires sociaux rendent le dessert décadent encore plus riche. Sarcastique, rebelle et instruite, sa plume taillade tout en prônant un message de tolérance. 

Depuis l’inventif 21st Century Liability, qui lui a fait connaître une ascension stratosphérique en 2018, il a également sorti un EP en 2019, hope for the underrated youth. S’il faisait dans le rock, le pop-punk, le ska et le hip-hop, l’artiste s’éloigne de ce dernier style à part sur acting like that (avec Machine Gun Kelly) et effleure la brit-pop. Certaines chansons s’ancrent dans le rock et l’industriel typique des années 90, à la Rage Against the Machine ou à la Prodigy, comme super dead friends ou ice cream man

C’est tout de même un album découpé en 12 parts un peu inégales, oscillant souvent entre ballades et pièces à haut voltage. Mais la diversité ne manque pas dans chaque bouchée de cette gâterie. Prêt.e.s à piquer votre fourchette à dessert dans Weird!

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