Pays : Label : The Flenser Genres et styles : drone / expérimental / noise Année : 2024

Uboa – Impossible Light

· par Laurent Bellemare

Depuis la sortie de The Origin of My Depression en 2019, Xandra Metcalfe s’est fait remarquer exponentiellement avec son noise à la fois extrême et absolument personnel. En contraste avec les classiques du genre évoluant à travers des teintes de noir et produisant des albums déshumanisés (on pense à Merzbow ici!), Uboa transpire l’émotion et la sensibilité. C’est une musique qui sait être bruyante et brutale, mais également très mélodique et accrocheuse. Un vent de fraîcheur dans le paysage des musiques inaccessibles.

On dit d’Impossible Light, premier album complet en cinq ans, qu’il a été d’abord pensé en continuité avec son prédécesseur. On dit également que cet album a failli ne jamais voir le jour. D’une part, l’aspect rapiécé d’un album qui a été dur à terminer s’entend très bien. Les pistes évoluent avec un sens beaucoup moins évident de la macrostructure, comme des nappes sonores relativement stagnantes se fondant l’une dans l’autre et dont émergent divers élément surprises. Du doux chaos apparaissent tantôt de longs passages industriels, non loin des racines métal du projet, et tantôt des explosions de glitch et de cris de détresse époumonés. Dans une pièce comme ‘Endoctrine Disruptor’, une cellule mélodique se développe sur une batterie pesante et un chant plaintif. Ce moment exemplifie les occasionnels passages respirant la lumière et l’espoir. Il y a également les collaborations vocales avec Lane Shi Otay, Charlie Looker et Haela Ravenna Hunt-Hendrix (de Liturgy), toutes concentrées dans la dernière piste ‘Impossible Light / Golden Flower’. Le chant en mandarin d’Otay, qui domine le morceau, vient certainement ajouter une couleur intéressante et inédite à l’album. Cette pièce de 10 minutes démontre d’ailleurs bien les proportions épiques que peut prendre la musique d’Uboa.

Suite digne de The Origin of My Depression? Question de goût, j’imagine. La critique a jusqu’ici été très favorable envers Impossible Light, le qualifiant même du meilleur album d’Uboa à ce jour. Pourtant, c’est un opus qui semble décousu, parsemé de moments où les pièces semblent n’aller nulle part. Le micromontage et le traitement sonore offrent toujours quelque chose d’intéressant à l’oreille attentive, mais l’arc narratif qui justifie l’assemblage de toutes ces idées est confus. L’album demeure un ajout très appréciable à la discographie de ce projet unique. Toutefois, Metcalfe y maîtrise moins bien le rapport tension-résolution qu’auparavant.

Publicité panam

Tout le contenu 360

Domaine Forget | Un été sous le signe de la découverte

Domaine Forget | Un été sous le signe de la découverte

Orford Musique | Les sonates de Beethoven vues par Ronan O’Hara

Orford Musique | Les sonates de Beethoven vues par Ronan O’Hara

SUONI | Kalmunity : grooves curatifs et manières dissidentes

SUONI | Kalmunity : grooves curatifs et manières dissidentes

Sophye Soliveau – Initiation

Sophye Soliveau – Initiation

Suoni | Farida Amadou ++ : apothéose de l’in’’ouïe’’

Suoni | Farida Amadou ++ : apothéose de l’in’’ouïe’’

L’empreinte de Serge Fiori (1952-2025)

L’empreinte de Serge Fiori (1952-2025)

Suoni | Bozzini + Sarah Hennies : chocs et contrastes dans le post-minimalisme

Suoni | Bozzini + Sarah Hennies : chocs et contrastes dans le post-minimalisme

Chick Corea : The Visitors

Chick Corea : The Visitors

Peter Garland : Plain Songs: “Love Comes Quietly” (after Robert Creeley)

Peter Garland : Plain Songs: “Love Comes Quietly” (after Robert Creeley)

Queenie | Une artiste à surveiller

Queenie | Une artiste à surveiller

Le jazz au Festival international de jazz de Montréal expliqué par Modibo Keita

Le jazz au Festival international de jazz de Montréal expliqué par Modibo Keita

FIJM 2025 | La programmation expliquée par Modibo Keita (2e partie)

FIJM 2025 | La programmation expliquée par Modibo Keita (2e partie)

Festival de musique de chambre de Montréal | C’était un joli concert…

Festival de musique de chambre de Montréal | C’était un joli concert…

Montréal Baroque 2025 | 4 saisons : bienvenue au 21e siècle et dans la crise climatique, M. Vivaldi

Montréal Baroque 2025 | 4 saisons : bienvenue au 21e siècle et dans la crise climatique, M. Vivaldi

Montréal Baroque 2025 | Zarzuela, mon amour

Montréal Baroque 2025 | Zarzuela, mon amour

Suoni | Impro contemporaine, découverte latino-américaine

Suoni | Impro contemporaine, découverte latino-américaine

Francos | La candeur et la gentillesse d’Aliocha Schneider

Francos | La candeur et la gentillesse d’Aliocha Schneider

Francos | Retour dans le temps avec Saïan Supa Celebration

Francos | Retour dans le temps avec Saïan Supa Celebration

Francos | Carbonne, chaleur méditerranéenne à Montréal

Francos | Carbonne, chaleur méditerranéenne à Montréal

Festival d’art vocal de Montréal | Que se passera-t-il du 2 au 27 juillet à la salle Claude-Champagne ?

Festival d’art vocal de Montréal | Que se passera-t-il du 2 au 27 juillet à la salle Claude-Champagne ?

Francos | Cardinal se pose aux Foufs

Francos | Cardinal se pose aux Foufs

Piknik Elektronic | Le set de Nadim Maghzal, cofondateur de Laylit : électronique, SWANAesque, raffiné, festif, jouissif

Piknik Elektronic | Le set de Nadim Maghzal, cofondateur de Laylit : électronique, SWANAesque, raffiné, festif, jouissif

Suoni | Sanam, l’éloquence de Beyrouth à l’orée de tous les dangers

Suoni | Sanam, l’éloquence de Beyrouth à l’orée de tous les dangers

Francos | Honneur au slam avec Grand Corps Malade

Francos | Honneur au slam avec Grand Corps Malade

Inscrivez-vous à l'infolettre