Vous connaissez peut-être Max Richter pour sa réécriture des Saisons de Vivaldi, façon respectueuse, mais additionnée de subtiles modifications qui leur donnent un je-ne-sais-quoi de plus moderne, qui ‘’groove’’ et qui est mélodiquement plus près de formules adaptées à la musique de film contemporaine. Dans certains passages, Richter fait habilement ressortir le caractère minimaliste répétitif de la plume vivaldienne. Un immense hit mondial qui ne se dément pas, et qui remporte un succès incomparable auprès de la jeune génération. Bref, Richter est celui qui a ‘’remixé’’ (certains disent ‘’recomposé’’) Vivaldi sans aucune manipulation électronique. Voici maintenant l’Allemand, champion du néoclassicisme moderne, remixé lui-même.
En vérité, le mot remixé est exagéré. Il s’agit tout bonnement d’arrangements de ‘’sa’’ version des Saisons pour trio avec piano. Quoi qu’il en soit, ça marche très très bien. Les transpositions n’échappent aucune des inflexions nouvelles aposées par Richter sur ce chef-d’œuvre intemporel. On ne perd rien non plus de la plénitude sonore de la version orchestrale, et de sa qualité cinématographique.
Ajoutées aux quatre saisons, quatre pièces complémentaires extraites de différents albums de Max Richter : On the nature of daylight, Mercy for violin and piano, Autumn music 2 (ne pas confondre avec Autumn, dans les Saisons) et Dona Nobis Pacem 2. On reconnait la patte mélancolique des mélodies de Richter, leur simplicité communicative et l’attrait certain qu’elles exercent en cette période complexe, voire échevelée et instable.
Un succès de palmarès assuré et mérité pour l’excellent ensemble montréalais, composé de Julie-Anne Derome au violon, Gabriel Prynn au violoncelle et Maxim Shatalkin au piano.