L’afro-house a été le point de départ d’Afriquoi, un groupe multinational et multigénérationnel basé à Londres dont le mélange très classe de motifs panafricains et de production du niveau des clubs européens lui a valu des éloges. Le groupe a plusieurs albums à son actif, avec des éléments provenant des deux continents, mais ce qui marque un changement plus conséquent pour Afriquoi sur ce nouvel EP, c’est qu’il est désormais un sextuor.
Il s’agit du premier enregistrement où tout le groupe était présent en studio en même temps, et il semble que ce ne soit pas en raison de la boîte de nuit. Ndeko Solo, dans sa forme originale, semble mieux convenir à une promenade dominicale en élégante voiture sport (en supposant, bien sûr, que le lecteur roule en Lamborghini). Quant au remix ajouté à la fin du EP, il est enrichi de cuivres et de motifs de batterie afrobeat.
Il existe une cohésion plus naturelle dans le jeu du groupe, et en même temps, la qualité des différentes contributions des musiciens est plus frappante. Le pincement de la kora de Jally Kebba Susso et le travail de guitare de Fiston Lusambo (« oncle » du groupe et star de la rumba congolaise à part entière) sont agiles et expressifs, et le chanteur Andre Espeut tient bien son rôle. Tout comme leurs homologues européens Nico Bentley, Oli Cole avec leurs rythmes et leurs synthés et le joueur de djembé André Marmot.
Tout cela pour dire qu’un DJ cherchant à mettre le feu à une piste de danse peut avoir besoin de fouiller dans son vieux répertoire, mais si votre préférence du moment va plutôt aux mélodies mémorables, à une qualité d’exécution soignée et à une résonance émotionnelle plus substantielle, peut-être est-il temps de jeter une oreille à ce qu’Afriquoi a à offrir.