La parution de l’album The Wake en 2018 a permis à Voivod d’obtenir une certaine consécration institutionnelle. Même si le groupe n’a plus rien à prouver depuis longtemps, le prix Juno pour le meilleur album métal ainsi qu’une invitation au Festival international de jazz de Montréal sont venus couronner le parcours de ce groupe tout à fait unique. Son passage au FIJM sert d’ailleurs, en quelque sorte, de prétexte à la parution de ce récent EP.
The End of Dormancy, une pièce qui se trouve sur The Wake, bénéficie ici de nouveaux arrangements, signés par le guitariste virtuose Dan « Chewy » Mongrain, qui font une large place à une section de cuivres. Le résultat est saisissant et grandiose, évoquant les trames sonores des films hollywoodiens à grand déploiement des années 50. Chewy lui-même dit s’être inspiré de Ben-Hur. À la base, The End of Dormancy est une pièce plutôt sombre, lente et atmosphérique qui dure plus de huit minutes et qui visite des paysages dystopiques typiquement voivodiens. Ces nouveaux arrangements offrent un nouvel éclairage, sans que la version de base s’en trouve dénaturée. Un petit tour de force.
Pour le profane, l’univers futuriste de Voivod peut parfois paraître hermétique et difficile d’approche. Cet EP montre à quel point Voivod peut s’élever au-dessus de sa propre tradition, pour faire le pont avec d’autres qui semblent de prime abord étrangères au groupe.
Un intermède sympathique, en attendant un prochain album.