Je ressens toujours une certaine euphorie à l’annonce d’un nouvel album de Brian Jonestown Massacre. Pas en me disant qu’il s’agira du truc révolutionnaire dont la scène musicale a désespérément besoin, mais parce que je sais que ce sera une œuvre de qualité, grâce à l’écriture méticuleuse et libre d’un certain Anton Newcombe.
Au cours des 30 dernières années, Newcombe a créé certaines des chansons psych-rock’n’roll les plus influentes. Des groupes se sont formés, grâce à The Brian Jonestown Massacre et à la musicalité de Newcombe, un virtuose de la guitare qui n’est pas du genre à frimer, troquant les changements de tempo complexes pour des riffs savoureux et généralement faciles à reproduire. Ses paroles sont toujours assez simples à saisir, ainsi qu’hypnotiques et juste assez vagues pour être interprétées de diverses manières. En fait, Newcombe a trouvé une formule qui reflète celle des groupes de psych-rock des années 60 et 70, tout en ajoutant une dose d’expérimentation que tout auditeur peut savourer.
Lors des périodes d’écriture de Newcombe, qui se déroulent désormais dans son studio à Berlin, les chansons jaillissent de lui comme d’un puits. Pour Fire Doesn’t Grow on Trees, le premier de deux albums qui sortiront en 2022, il s’est donné pour mission d’écrire, d’arranger et d’enregistrer quotidiennement une chanson pendant 70 jours.
Ainsi, de ce qui semble être un exercice intense et rigoureux sont nées des chansons comme The Real, Ineffable Mindfuck, It’s About Being Free Really et You Think I’m Joking?. Chaque chanson est solide, en particulier It’s About Being Free Really, avec sa batterie à la Bo Diddley et son fuzz en cascade. Anton Newcombe démontre une fois de plus son talent pour le chant envoûtant et les accroches de guitare qui vous donnent envie de vous en procurer pour les reproduire.
Les vrais fans de BJM entendront immédiatement des similitudes sonores avec des albums comme Revelation, Strung Out in Heaven ou même Methodrone, dans des chansons comme #1 Lucky Kitty et Wait a Minute (230 to Be Exact). Est-ce que Fire Doesn’t Grow on Trees est un album parfait, l’un des meilleurs de BJM? Non, mais il n’a pas besoin de l’être. Newcombe produira des chansons jusqu’à sa mort, sans égard aux critiques. C’est un artiste prophétique et prolifique qui ne connaît rien d’autre. Il s’est enraciné dans le terreau du psychédélisme et du rock’n’roll; je m’attends à de nombreux autres albums de sa part dans un avenir proche. En fait, il ne nous reste plus qu’à attendre jusqu’en octobre pour The Future Is Your Past, un autre recueil de chansons qu’il a écrites en même temps que celles de Fire Doesn’t Grow on Trees.
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