Pays : États-Unis Label : BMG Genres et styles : hard rock / indie rock / rock psychédélique / soul/R&B Année : 2022

The Afghan Whigs – How Do You Burn

· par Steve Naud

Figures de proue de la scène grunge des années quatre-vingt-dix, les Afghan Whigs ont commis des albums qui supportent mieux le passage du temps que ceux enregistrés par plusieurs de leurs contemporains. Les touches de gospel, de soul et de R&B – que la formation de Cincinnati a eu le bon goût d’ajouter à son rock indé – lui ont permis de se distinguer du lot, ainsi que de créer des disques qui portent de façon moins prononcée la marque de leur époque. Le chant inimitable de Greg Dulli, ce crooner torturé qui dirige la bande avec aplomb depuis plus de trois décennies, y est aussi pour quelque chose.

La parution d’un nouvel opus est l’occasion de vérifier si le groupe lui-même a aussi bien vieilli que les disques qu’il a publiés au siècle dernier. En 2014, après un hiatus d’une quinzaine d’années, l’album Do the Beast voyait les Whigs reprendre du service avec de nouveaux effectifs puisqu’outre Dulli, seul le bassiste John Curley était demeuré à bord. Cette offrande plutôt tiède ne transcendait malheureusement pas les œuvres précédentes de la formation. Ensuite, In Spades s’avérait un retour inespéré à la forme. Cinq ans après, qu’en est-il de cet How Do You Burn?, neuvième galette au compteur pour Dulli et ses complices? Eh bien, le retour de l’inspiration observé avec le disque précédent ne se dément pas. Bien au contraire, le programme de How Do You Burn? est le plus diversifié que les Afghan Whigs nous aient proposé à ce jour. Après une décoiffante entrée en matière (la zeppelinienne I’ll Make You See God), l’auditeur a droit à de la pop de chambre orchestrale (The Getaway), du rock plus psychédélique (excellente Catch a Colt), un détour vers de subtils enrobages électro (hypnotique Jyja), une ballade soul bien sentie (Please, Baby Please sur laquelle Dulli est particulièrement en voix) et même à un morceau de gospel mutant (percussive Take Me There).

Côté invités, on remarquera la présence de quelques choristes avec lesquels Dulli a collaboré à différents moments de sa carrière. Tout d’abord, il renoue avec son vieux pote, le maintenant regretté Mark Lanegan – avec qui il formait le sulfureux tandem The Gutter Twins – le temps de quelques chœurs très discrets sur deux pièces. Nous retrouvons également l’ami Ed Harcourt, puis Van Hunt qui avait prêté sa voix au groupe sur Do the Beast, ainsi que Susan Marshall qui illuminait de sa présence l’excellent album 1965 il y a près d’un quart de siècle. La voix que l’on remarque le plus, cependant, est celle de Marcy Mays qui effectue un retour très émouvant sur la ballade Domino and Jimmy. La chanteuse nous avait atteints en plein cœur sur MyCurse, qui figurait sur le classique Gentlemen en 1993. Trois décennies plus tard, elle reprend le personnage ravagé qu’elle incarnait alors et nous offre une suite tout aussi émouvante à cette chanson, qui faisait état des amours toxiques d’un couple d’écorchés vifs. Décidément, ce bon vieux Greg Dulli n’a pas perdu la main.

Tout le contenu 360

FIRE ! Orchestra au FIMAV : le power trio à la rencontre de la communauté canadienne de la musique actuelle

FIRE ! Orchestra au FIMAV : le power trio à la rencontre de la communauté canadienne de la musique actuelle

Everything is Recorded – Richard Russell is Temporary

Everything is Recorded – Richard Russell is Temporary

Wu-Tang Clan & Mathematics – Black Samson, the Bastard Swordsman.

Wu-Tang Clan & Mathematics – Black Samson, the Bastard Swordsman.

Stéréo Africa Festival – Cocktail privé d’ouverture

Stéréo Africa Festival – Cocktail privé d’ouverture

Classica 2025 présenté par Marc Boucher: Mers intérieures avec Marianne Lambert

Classica 2025 présenté par Marc Boucher: Mers intérieures avec Marianne Lambert

Les pouvoirs magiques d’Erika Hagen

Les pouvoirs magiques d’Erika Hagen

Le jazz au Festival international de jazz de Montréal expliqué par Modibo Keita

Le jazz au Festival international de jazz de Montréal expliqué par Modibo Keita

Dalit Hadass Warshaw, Boston Modern Orchestra Project / Gil Rose – Sirens

Dalit Hadass Warshaw, Boston Modern Orchestra Project / Gil Rose – Sirens

Howard Shore/Orchestre Philharmonique de Radio France – Shore : Anthology

Howard Shore/Orchestre Philharmonique de Radio France – Shore : Anthology

Quatuor Diotima – Boulez : Livre pour quatuor

Quatuor Diotima – Boulez : Livre pour quatuor

Strat Andriotis – Exits

Strat Andriotis – Exits

Richard Reed Parry – The Actor

Richard Reed Parry – The Actor

Tamara Stepanovich – Organised Delirium

Tamara Stepanovich – Organised Delirium

Galan Trio – Embrace

Galan Trio – Embrace

Jack Van Zandt – A Chaos of Light and Motion

Jack Van Zandt – A Chaos of Light and Motion

Tommy Crane – Reality Curated: Live at Ursa

Tommy Crane – Reality Curated: Live at Ursa

Thomas DeLio – Anti-paysage

Thomas DeLio – Anti-paysage

No Hay Banda – Steven Kazuo Takasugi : Il teatro rosso

No Hay Banda – Steven Kazuo Takasugi : Il teatro rosso

Vancouver Contemporary Orchestra; Vancouver Chamber Choir – Christopher Tyler Nickel : Mass; Te Deum

Vancouver Contemporary Orchestra; Vancouver Chamber Choir – Christopher Tyler Nickel : Mass; Te Deum

Hypercube – The Force for Good

Hypercube – The Force for Good

PUP – Who Will Look After the Dogs?

PUP – Who Will Look After the Dogs?

Duo AYA – Cycles

Duo AYA – Cycles

Inscrivez-vous à l'infolettre