Les premières minutes de Touch The Ground, deuxième microalbum des Talk Show (non, il ne s’agit pas du groupe qu’avaient formé les gars de Stone Temple Pilots à la fin des années 90), ressemblent à ce qu’on entendrait dans une discothèque dépravée où le DJ divague et perd la tête, juxtaposant des basses lourdes à du post-punk furieux. Ce groupe britannique a un son étrange, se situant quelque part entre Shame et un groupe de rave porté sur les grooves industriels à la Sisters of Mercy.
Il y a l’interaction entre une vraie batterie et des percus techno 808, à la laquelle se conjuguent des trilles foudroyants de guitare. Pendant ce temps, Harrison Swann chante-parle des proclamations; on a parfois l’impression que sa gorge s’est détachée de son cou. C’est violent et grinçant, ça convient parfaitement aux tendances narcissiques du post-punk. Du post-punk pour danser, toutefois, pas pour se vautrer dans des affres existentielles comme chez la plupart des groupes qui profitent du retour en force de ce sous-genre. Sur Cold House, par exemple, on ne peut s’empêcher de suivre gaiement le tourbillon de basse, de guitare et de mélodies synthétiques des années 80.
La folie continue avec Dirt In the Keyboard, un morceau plus lent qui s’appuie sur l’un des riffs de basse les plus accrocheurs de 2022 (il refuse carrément de s’estomper, vous le constaterez). Les paroles coulent comme un monologue intérieur, ce qui ajoute à sa bizarrerie de cette pièce. Et les chœurs anarchiques qui concluent la chanson sont faits pour être gueulés. Leather est caractérisée par un martèlement de caisse claire; j’ai vraiment de la peine pour elle, car on l’entend se faire réduire en miettes. Cette chanson aurait normalement dû clore le microalbum, mais cet honneur revient à 6, une étrange et sombre conclusion en mode ambient. C’est bien, mais pas vraiment nécessaire.
Qu’à cela ne tienne : Talk Show nous prouve, sur Touch the Ground, qu’il n’est pas qu’une formation post-punk parmi tant d’autres, mais un groupe prêt à s’aventurer dans des eaux nébuleuses mais fascinantes. Puis, je m’attends à ce que le concert de Talk Show s’avère aussi agréable que stimulant.
Regardless, on Touch the Ground, Talk Show proves they’re not just a carbon copy post-punk group, but a group willing to push the envelope into nebulous yet interesting waters. I also anticipate Talk Show live to be a good and sweaty experience.