Grande lauréate de l’édition 2021 du Concours musical international de Montréal dédié au piano, Su Yeon Kim offre sur son premier album solo un hommage au répertoire mozartien. Dans les mots de l’artiste : « La musique de Mozart est remplie de vie, de puissance et englobe le vaste spectre des émotions humaines et transcende les frontières entre les époques et les cultures. » Cette affection à sa musique est palpable à l’écoute de cet opus où Kim fait montre de toute la maîtrise technique et artistique digne d’une concertiste habituée des récitals. Nos oreilles sont donc traitées avec soin avec un répertoire qui certes, dans sa forme peut être considéré conservateur – les populaires sonates no 9 en ré majeur et no 12 en fa majeur en sont un bon exemple -, mais qui contient également des pièces un peu moins connues du compositeur, comme les extraits des Douze contredanses pour le Comte Czernin, l’Adagio en si mineur ou encore les Variations sur « Unser dummer Pöbel meint » tirés d’un opéra de Glück.
Variées dans les genres, Su Yeon Kim traite chacune des pièces avec une énergie qui lui est propre et cohérente. Les nuances sont expressives, les lignes musicales claires et alimentées par un touché soigné et des articulations dynamiques, tant dans les passages plus virtuose que dans ceux demandant de la délicatesse. Au-delà de la maîtrise manifeste de son instrument, l’attrait de cet album réside dans le sens de la forme que Kim donne aux œuvres de Mozart et à ses interprétations : des interprétations que nous sommes impatients de voir endisquer dans le futur avec un répertoire expressif encore plus étendu.