Depuis 2016 et la parution de leur premier album, The Struts ont su se forger une solide réputation et gagner la confiance et le respect de leurs pairs. Croisés par le plus grand des hasards lors de leur passage à Osheaga en 2016, je m’étais pris une claque glam-rock en pleine face, forcé de rester jusqu’à la fin des hostilités. Une prestation digne des grands qui a su convaincre une foule présente en masse sous un soleil de plomb en plein après-midi. Un mélange fou, tant musical que par l’apparence, de Freddie Mercury pour la voix et d’Alice Cooper pour le look glam-rock gothique. Déployant une énergie folle sur scène, le quatuor britannique sait mettre le feu aux poudres et de la plus belle des manières.
Pour autant, sur disque, si Everybody Wants (2016) nous avait surpris par l’intensité et la fougue rock typique des années 70, la notoriété les a quelque peu grafignés par moments, comme en témoigne Strange Days et son titre éponyme aux côtés de Robbie Williams. Un départ mal négocié, car il faut attendre l’arrivée de Joe Elliott et Phil Collen de Def Leppard pour donner un bon coup de pied à cet album. Les solos de guitare donnent enfin l’élan et la fougue rock’n’roll auxquels The Struts nous avait habitués. Le jeu de guitare de Tom Morello (Rage Against the Machine) sur Wild Child se reconnaît les yeux fermés et enflamme un peu plus cet album sans trop de relief jusque-là. La rythmique de la batterie et les chœurs sur Cool contribuent à bien nous garder en haleine et les jambes en mouvement. Un album somme toute de bonne qualité malgré quelques hors-piste regrettables.