Grâce à un grain rappelant, dans certains détours, un petit fond de Billie (Holiday) et des inflexions vocales harmoniques qui ne déplairaient pas à Cécile (Mclorin Salvant), la Québécoise Sophianne Girard s’affirme d’emblée comme l’une des voix jazz (au propre ET au figuré) les plus intéressantes depuis Sonia Johnson.
Sur For Some Reason, son premier opus, on entend un sens de l’incarnation très fort, une technique solide, une aisance tonale assurée et une fluidité discursive convaincante.
En tant que compositrice, elle sait également s’attacher sans se restreindre à des racines evansienne actualisées. Son panorama instrumental est informé de couleurs Maria-Schneider-esques et est surtout une partie pleinement prenante de son univers vocal. On est à des années-lumières du jazz vocal féminin canadien traditionnel qui nous est offert par tant de consoeurs anglophones et axé presque exclusivement sur des standards arrangés de façon généralement prévisible.
Un départ canon. Je vous garantis qu’on va en entendre parler dans les années à venir. Le contraire serait très décevant.
Sophianne Girard sera au Poutine Bar de Laval, le vendredi 11 novembre à 21 h, ainsi que le jeudi 8 décembre, au Quai des Brumes à 21 h, à Montréal. Le Quai est un incontournable, mais si vous n’êtes pas trop loin de Laval, allez faire un tour au Poutine Bar. Vous en profiterez pour goûter la meilleure poutine du Grand Montréal (oui, je vous le jure!!).