Durant les six derniers mois de sa vie, avant de succomber à un cancer du foie en juillet 1967, John Coltrane faisait une musique cathartique d’une rare incandescence, documentée sur des albums posthumes comme Interstellar Space, Stellar Regions et Expression. On ignore s’il se savait condamné, mais à l’écouter aujourd’hui, on a l’impression que dans sa quête effrénée de transcendance, il cherchait à s’échapper de son corps pour devenir un pur esprit. C’est à ce John Coltrane que le guitariste post-hendrixien et ex-Scorch Trio Raoul Björkenheim rend hommage en reprenant cinq pièces de cette période et en en proposant deux autres (Solar Winds et Volition) qui en sont inspirés. Pour ce faire il s’est entouré de trois solides musiciens italiens, Silvia Bolognesi à la contrebasse, Tiziano Tononi à la batterie et Emanuele Parrini au violon avec lequel il engage d’étourdissants dialogues qui montent en spirales dans l’espace comme des incantations et ne sont pas sans rappeler les beaux jours du Mahavishnu Orchestra.
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