Six ans se sont écoulés depuis le dernier véritable album de The Notwist, mais ce n’est peut-être pas si long quand on met les choses en perspective. Cela fait 30 ans que le groupe existe, 22 qu’il a vraiment trouvé son son avec l’album Shrink, et 18 que sa suite, Neon Golden, a mis les frères Acher et leur bande sur la carte mondiale de la nouvelle musique.
Neon Golden a placé le groupe, ses ramifications et ses alliés, ainsi que la ville pittoresque de Weilheim (sa base d’opérations en Bavière), à l’épicentre d’un mini-boom du rock indie allemand qui intègre, à divers degrés, l’électronique et le jazz, et présente ses créations avec beaucoup plus de chaleur et de sincérité que ce qui venait de Berlin, éternelle source première de la musique allemande.
La chanson-titre de Ship est celle qui s’inscrit le plus clairement dans la grande tradition du rock exploratoire allemand, avec son synthé modulaire pulsant, son travail de guitare précis et la voix douce de Saya Ueno du duo japonais Tenniscoats (associé de longue date à The Notwist). Loose Ends est une complainte ruminative qui commence tout doucement, prend un peu de vitesse à mi-chemin et se poursuit ensuite résolument jusqu’à sa conclusion. Le dernier titre, Avalanche, est une douce pièce instrumentale nettement plus optimiste, une petite musique de chambre hélas bien trop courte avec ses deux minutes et demie, même si elle ne fait que répéter le même motif tout le long.
Pas de déception après une pause de six ans, ce mini-album donne un avant-goût de l’album à paraître sous peu, avec à ce qu’on peut deviner de nombreux invités et, d’après ce qu’on entend ici, un ensemble de chansons assez hétéroclites.