Le cinquième album studio de cet artiste est ambitieux, généreux, brillant. Devenu Perfume Genius en 2007, Mike Hadreas n’a cessé de faire progresser son esthétique, il atteint ici un sommet de pertinence en proposant treize magnifiques chansons qui se fondent dans un continuum fluide et cohérent. Au fil du temps, cet homme originaire de Seattle a su adapter différents fondements de l’américanité pop à un langage plus vaste, y intégrant des éléments de musique classique (romantique, moderne, post-minimaliste), ambient, ethereal ou krautrock sans jamais s’égarer. Nous voilà devant une œuvre majeure, à laquelle collaborent de redoutables requins de studio tel le bassiste Pino Palladino ou les batteurs Matt Chamberlain et Jim Keltner. De concert avec son compagnon de route et de vie Alan Wyffels (claviers et voix), Perfume Genius s’inspire des formes prépsychédéliques des années 50 et 60 (doo wop, rock’n’roll de la première ligne, country-pop, etc.) et les plonge dans un bouillon frémissant, élixir enrichi aux enzymes art-pop et art-rock. Comme si Roy Orbison, Dolly Parton, Townes Van Zandt, les Carpenters ou Bruce Springstgeen étaient conviés à un séminaire queeramericana… d’avant-garde ! Dans ce contexte, la voix du soliste exploite les tessitures de ténor et contre-ténor, pendant que ses textes expriment les diffractions poétiques d’un homme gay explorant les recoins de sa propre identité à l’ère de la surimpression et de l’éclatement des genres. Cette capacité d’intégration et d’appropriation stylistiques est donné à très peu d’artistes, Perfume Genius s’inscrit dans cette liste sélecte en créant une œuvre queer parfaitement assumée, d’une sensibilité lumineuse, authentique contribution au langage pop.
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