Disons le d’emblée: Sandra Nkaké a une voix. Parfois puissante, parfois douce, parfois éraillée. C’est d’ailleurs le titre de la première pièce de sa nouvelle offrande – La voix éraillée.
Scars, c’est pour cicatrices. A quarante neuf ans, la chanteuse franco-camerounaise fait le bilan des cicatrices accumulées, comme femme noire d’origine africaine, immigrée en France.
« Ces entailles sont ma force, ces cicatrices du passé sont comblées par des rêves, des cadeaux de la vie et de l’amour », dit Sandra Nkaké dans son texte de présentation de son quatrième opus.
Et musicalement: de la soul, du folk, du R&B, du jazz? Un peu de tout ça, mais en mode davantage mineur que majeur. Plutôt Solange que Beyoncé, pourrais-je dire. Avec un peu de Nina Simone.
Sur les 13 chansons, il y en a quatre en français et neuf en anglais, avec un peu de douala . Le Cameroun, quoi.
Et la voix de Sandra Nkaké est subtile et incroyablement magnifiée par le son du studio, une enveloppe musicale très bien fignolée. On retrouve autour de la chanteuse des musiciens de son groupe, et le flûtiste /arrangeur Jî-Drû, dont j’ai dit récemment beaucoup de bien dans une récente recension de son album Fantômes.
Et les textes? Il est évidemment question de blessures, de violence, mais aussi de sonorités, de réussite et d’amour.
C’est un opus plein de vérité, de sincérité. Malgré la thématique sombre, extrêmement agréable à écouter. Cette voix singulière va continuer de creuser (et tracer) son sillon .