Pays : États-Unis Label : Brainfeeder Genres et styles : électro / électronique Année : 2025

Salami Rose Joe Louis – Lorings

· par Stephan Boissonneault

Salami Rose Joe Louis peut sembler être le nom parfait pour un groupe de delta blues country, mais il s’agit en fait de l’alias de Lindsay Olsen. Ayant fait ses débuts dans la musique en jouant d’un mixeur, oui, l’appareil, dans un groupe punk, et en étudiant les niveaux d’acidité des océans, Olsen publie de la musique sous ce pseudonyme depuis 2016. Elle est maintenant sur le label sauvage de Flying Lotus, Brainfeeder.

Sur son dernier album, Lorings, Salami Rose Joe Louis s’enfonce dans le domaine de l’ambient-electronique, créant un album qui ressemble moins à une narration traditionnelle qu’à une errance dans un rêve conçu par un synthétiseur sensible, en particulier le Roland MV 8800. Connue pour ses compositions cosmiques influencées par le jazz et ses expérimentations pop surréalistes, Olsen se penche ici pleinement sur l’abstraction, livrant un paysage instrumental qui est brumeux, étrange et étonnamment tendre.

Les voix fantaisistes et les rythmes hip-hop glitchy qui ont marqué les albums précédents comme Zdenka 2080 et Chapters of Zdenka ont disparu (pour la plupart). Ils ont été remplacés par un ensemble de textures, de pulsations et de tonalités qui évoluent patiemment. Mais si les accroches vocales sont rares, comme sur « Arm fell asleep », la signature d’Olsen demeure : un sentiment d’émerveillement enfantin mêlé à une complexité émotionnelle. Chaque note de Lorings semble avoir été choisie non seulement pour sa sonorité, mais aussi pour ses sensations, comme le soleil qui scintille dans l’eau, ou le silence qui précède l’apparition d’un souvenir.

L’album s’ouvre sur de délicates fleurs de synthé qui font écho aux premiers Boards of Canada ou à Kaitlyn Aurelia Smith, mais il y a quelque chose de plus fragile et de plus humain à l’œuvre au fur et à mesure que l’on s’enfonce dans l’album. L’album flirte parfois avec une solitude cosmique – des moments de dérive et de désorientation – mais ils sont toujours contrebalancés par la chaleur et l’espièglerie. Ce n’est pas un album de climax dramatique ou de catharsis manifeste. Il exige de la patience. Mais pour ceux qui sont prêts à s’accorder à sa fréquence, Lorings est une écoute hypnotique et émotionnellement résonnante. Il sera intéressant de voir cet album en concert lors du Festival de jazz de Montréal.

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