Concrètement, ça faisait un bon moment que la reine du disco se terrait dans le silence le plus profond. Celle qui dans les années 90 avait brillé avec son band Moloko, accompagnée de Mark Brydon, n’a plus vraiment fait d’étincelles depuis 2007 et la sortie de son premier album solo Overpowered. Emmenée par les titres Let Me Know et You Know Me Better, une certaine pop/disco acidulée mais pas vraiment convaincante, Róisín Murphy nous avait laissé un doux goût amer de son passé. Même si l’hymne international Sing It Back sonne toujours aussi bien vingt ans après, Róisín Machine offre là une bonne grosse dose de fraîcheur. À l’image d’un Giorgio Moroder ou d’un Cerrone dans leurs premières années, avec ce nouvel album la reine du disco frappe un grand coup.
Elle s’est offert les services de son plus fidèle producteur Richard Barrat, alias Dj Parrot. « I feel my story’s still untold », c’est avec ces quelques mots qu’elle ouvre le bal. Une basse bien ronde et une boucle bien housy nous entraînent pour une longue nuit. Les bpm montent progressivement pendant huit longues minutes comme pour montrer qu’elle en a encore sous la pédale. Sa voix posée sur Kingdom Of Ends nous ramène enfin à ce qu’elle sait faire de mieux. De belles montées en puissance avant l’explosion du désir. Car, oui, c’est de ça dont il s’agit aussi. La relation qu’elle éprouve avec ses rêves les plus érotiques qu’elle n’a pas peur d’exposer : « I’ve come to know the true form of my desires ». Un album qui sonne comme une séance de psychanalyse avant de s’en aller dans l’électro à tendance club à l’image de We Got Together ou encore du banger Shellfish Mademoiselle et que le disco ne reprenne ses droits sur le très groovy Murphy’s Law. La voix de Róisín est délicieuse et entraînante. Beaucoup de plaisir et de paillettes partagés.