Comment actualiser des œuvres, qui font partie intégrante du patrimoine, sans tomber dans la saveur éphémère du moment? Éternelle question que se posent tous les spécialistes du marketing et quelques artistes à l’égard de cet heureux problème. Bref, le changement dans la continuité est-il possible ou ne serait-ce qu’une formule creuse? C’est le défi auquel ont fait face Gus van Go et Daniel Lacoste, qui se sont vu confier la tâche de revisiter le florilège du tandem Robert Charlebois et Réjean Ducharme. Mystérieux romancier, parolier et sculpteur (sous le pseudo Roch Plante), dont les œuvres demeurent aussi percutantes que son énigmatique absence médiatique. Enregistré au cours de l’hiver pandémique 2021, cet album surprise composé de 13 pièces, dont une inédite, est vraiment réjouissant. Outre la voix posée et fragilisée de notre Garou 1er vieillissant, on y découvre une nouvelle émotion, toute feutrée, qui redonne un certain sens à des chansons que l’on aime et connait depuis toujours, comme Je le savais, en version acoustique magnifiée, ou la magnifique Fais-toi z’en pas,avec sa touche aérienne. Ou encore l’excellente Heureux en amour, qui n’a rien à envier à la maitrise langagière d’un Gainsbourg et dont cette version moins ampoulée nous semble meilleure que l’originale. Des relectures qui nous font aussi prendre conscience de l’évolution de la société québécoise quand Charlebois, avec les mots du regretté Ducharme (2017) dans Je veux de l’amour, nous parle de sa blonde qui est allée se faire avorter en taxi à Plattsburgh, car elle avait oublié de prendre sa pilule. Dans le climat ambiant des remises en question de ce que l’on croyait acquis, ce type de propos nous rappelle à quel point ce tandem pouvait être audacieux dans les années 1960-1970. On pense aussi aux jurons québécois totalement assumés et à cette parlure qui sonne vraie et consistante, comme une salvatrice poutine à 3 h 00 du matin crochu. On a eu beau reprocher bien des choses à Charlie Wood (comme l’appelle David McNeil dans son roman Tangage et roulis), mais à 77 ans bien sonnés, il demeure l’un des piliers de l’identité collective du Québec avec ses grands fracas et ses moments moins glorieux. Heureusement pour nous, ce sont surtout les premiers qui refont ici surface avec sobriété et maestria
Tout le contenu 360
Interview Chanson francophone/pop
Avant de s’asseoir seule au piano, Ingrid St-Pierre répond
Par Marilyn Bouchard
Interview classique occidental/classique/jazz
Lionel Belmondo , Yannick Rieu et l’OSL: jazz symphonique autour de Brahms, Ravel et Boulanger
Par Alain Brunet
Interview classique occidental/classique/électronique
Louise Forestier et Louis Dufort dans le nid de la Vieille corneille
Par Alain Brunet
Critique de concert classique
Université de Montréal : une relève placée sous de bonnes étoiles
Par Frédéric Cardin
Critique d'album Chanson francophone/pop 2025
Stéphanie Boulay – Est-ce que quelqu’un me voit?
Par Marilyn Bouchard
Interview Chanson francophone/pop
Stéphanie Boulay: album guérison, album reconstruction
Par Marilyn Bouchard
Interview électronique/expérimental/expérimental / contemporain/Experimental
Joni Void veut que vous « regardiez des films expérimentaux dans le club » ou à La Lumière
Par Stephan Boissonneault
Critique d'album americana/rock 2025
Dean Wareham – That’s The Price of Loving Me
Par Michel Labrecque
Interview classique/classique occidental
Pro Musica | Lucas Debargue, libre penseur pianistique
Par Alain Brunet
Critique d'album Chanson francophone/pop 2025
Éléonore Lagacé – Brûlez-moi vive
Par Marilyn Bouchard
Interview chanson/Chanson francophone/americana/folk
Laurence Hélie a retrouvé son nom
Par Simon Gervais
Interview classique occidental/classique
Le Quatuor Molinari et Berio, ce qu’en dit Olga Ranzenhofer
Par Alain Brunet
Critique de concert électronique/Hip Hop/hip-hop
La déesse tunisienne Emel nous présente MRA
Par Sandra Gasana
Critique de concert classique occidental/classique
« I Feel Pretty, Oh So Pretty » avec Thomas Dunford et Arion Orchestre Baroque
Par Judith Hamel
Critique d'album Experimental/hip-hop/noise 2025
clipping. – Dead Channel Sky
Par Stephan Boissonneault
Critique de concert classique occidental/classique/trad québécois