Le punk est partout, même à Hawaii.
Si l’idée qu’on se fait d’Hawaii est surtout basée sur des clichés (ukulélé, ananas et tutti quanti), il faut savoir qu’Honolulu est une ville tout ce qu’il y a de plus urbaine, avec toutes les qualités et défauts et qu’un groupe comme Qiik ne détonne pas vraiment dans ce contexte. Opioïdes, itinérance et l’absence de filet social typique aux États-Unis sont des inspirations révoltantes classiques, même au paradis.
Pas du genre à trop s’étendre une fois que ce qui doit être dit l’a été, Qiik conclut son Demo de 8 chansons sous la barre des 5 minutes, avec Napster qui s’étire à 40 secondes, tandis qu’on se retrouve plus autour du 20 secondes en moyenne. Pas le temps de s’ennuyer. Avec un punk pur, rapide, échevelé et hardcore sans l’inclinaison métal, Qiik ne s’inscrit pas à une école particulière du dogme. Ils sont dans la mouvance de ce qui fait aujourd’hui dans le créneau, hors des circuits de la nostalgie et du capitalisme qui perpétuent les clichés du genre.
On ne révolutionne rien ici, et ce n’est clairement pas l’intention, mais il y a quand même une fraîcheur salvatrice dans ces courtes éruptions soniques. Un réconfort quant à l’avenir du punk, que c’est encore un véhicule excitant pour ceux qui s’insurgent et que ça n’a rien à voir avec la norme ou le conformisme. Ils ne sont probablement pas la prochaine tête d’affiche du Riot Fest et c’est tant mieux.