Le rappeur et chanteur new-yorkais Post Malone est l’un des artistes les plus constants et progressistes que cette génération ait produits. Twelve Carat Toothache, son quatrième album studio, a été accueilli par des critiques médiocres et d’autres plus virulentes. Étant donné l’évolution constante du jeune homme de 26 ans d’un album à l’autre, il est facile de comprendre pourquoi certains fans – et les critiques qui n’écoutent pas vraiment Posty en tenant compte de celle-ci – peuvent avoir l’impression que cet album n’est pas aussi bon que ses précédents. Certains fans, dont je fais partie, émettent l’opinion exactement inverse.
Non seulement Post a une incroyable capacité d’écriture, mais il a également coproduit cet album tout en y jouant de nombreux instruments. En revanche, Post jouait de la guitare sur les deux premiers albums (Stoney et Beerbongs & Bentleys) et ne jouait d’aucun instrument sur le dernier (Hollywood’s Bleeding). Alors que ce dernier semble l’album le plus déconnecté et le plus improvisé du corpus, Toothache est incroyablement personnel, avec la touche Malone sur chaque morceau. Il est stupéfiant de constater que Malone n’a que 26 ans, est si versé dans la musique et peut transmettre une si vaste gamme d’émotions.
Chacune des pièces de Toothache coule de source; c’est vraiment un album destiné à être écouté en boucle. Si l’on exclut le tout dernier morceau, New Recording 12, Jan 3, 2020, il n’y en a pas un seul qui semble déplacé. New Recording sert en quelque sorte d’outro pas tout à fait nécessaire, après One Right Now en featuring avec The Weeknd ; une excellente finale sur le plan tonal, qui s’avère toutefois inoffensive pour les auditeurs. Pour en revenir aux featuring mentionnés ci-dessus, chacun d’entre eux correspond à l’ambiance générale de l’album et semble avoir été choisi avec soin. I Like You (A Happier Song) et I Cannot Be (A Sadder Song) avec Doja Cat et Gunna, respectivement, sont des moments forts. Si l’on devait faire une liste hypothétique de la « meilleure à la pire chanson », When I’m Alone se trouverait en bas de la liste. Mais, là encore, la qualité du morceau est exceptionnelle.
Si l’on inclut deux titres bonus dans l’édition de luxe, sortie le 7 juin, on comprend très bien pourquoi Post a choisi de les exclure de l’album fini. Bien que les deux chansons (Waiting for Never et Hateful) soient de haut calibre, elles semblent beaucoup plus commerciales et moins personnelles que le produit final. Hateful est beaucoup trop jubilatoire et les deux chansons sont considérées comme du Post old-school. Il est évident que Malone s’est efforcé d’illustrer ses capacités globales, sur cet album.