Aucun média montréalais ne compte autant de ressources humaines pour une couverture experte du Festival international de jazz de Montréal. Nous sommes plusieurs à parcourir le site extérieur et les salles de concerts : Jacob Langlois-Pelletier, Frédéric Cardin, Stephan Boissonneault, Michel Labrecque, Varun Swarup, Vitta Morales et Alain Brunet vous offrent leurs recensions d’albums et compte-rendus de concerts. Bonne lecture et bonne écoute!
Lors du dévoilement de la programmation du FIJM, un nom m’a tout de suite interpellé. Il s’agissait de celui du rappeur, chanteur et producteur Erick The Architect, membre de l’iconique groupe new-yorkais Flatbush Zombies & du collectif Beast Coast. L’un des pionniers du hip-hop psychédélique de la dernière décennie allait être de passage en formule solo à Montréal, une occasion à ne pas manquer pour tous les amateurs de rap.
Vendredi au Club Soda dans le cadre de sa tournée the mandevillain, l’artiste de 35 ans présentera I’ve Never Been Here Before, son premier album solo paru en février dernier. Composé de 16 titres, cette offrande est sans équivoque l’une des meilleures de son genre à avoir été dévoilé depuis le début de l’année.
Pour son premier projet, The Architect n’aurait pas pu choisir une appellation plus appropriée; le MC explore avec brio des avenues qu’ils n’avaient jamais bravées, naviguant à travers le rap, la soul, le jazz, le R&B, le psychédélique et bien plus. Les trames sonores sont construites avec finesse et chaque morceau nous transporte dans un autre univers, tout en demeurant cohérent avec le côté décontracté de l’opus.
Et que dire des excellents textes d’Erick The Architect dans lesquels ils abordent des thèmes comme la vulnérabilité et la résilience noire, une véritable leçon de rap. Tout au long de I’ve Never Been Here Before, Erick varie les flows, ajuste sa cadence aux différentes productions et demeure pertinent du début à la fin. C’est d’ailleurs en baisser de rideau lors de l’enfilade de Leukemia / AM, Too Much Talkin et Liberate que les habiletés de rappeur se font le plus sentir.
Pour son premier long jeu, le natif de Brooklyn a pu compter sur l’apport de nombreux artistes et producteurs de renoms dont son compatriote au sein de Beast Coast, Joey Bada$$, l’icône du funk George Clinton et même le Britannique James Blake. Ce dernier est derrière quatre morceaux, dont 2-3 Zone, titre sur lequel il se rappelle la contribution de son entourage concernant le succès qu’il connaît aujourd’hui. Parmi la panoplie de collaborateurs, RÜDE CÅT & Baby Rose se démarquent en unissant leurs voix angéliques pour le refrain de Breaking Point.
Seul bémol concernant sa venue au FIJM, Erick The Architect montera sur scène au Club Soda, ce qui signifie que sa prestation n’est pas gratuite. Si vous avez la chance de vous procurer des billets pour cette soirée, faites-le, vous ne serez certainement pas déçu.