Bienvenue dans un monde étrange, très étrange. Bon, pas tant que ça si vous êtes familier avec l’avant-garde contemporaine savante ou avec le bruitisme électronique. Saudade n’a rien d’une promenade ensoleillée au son de Cesaria Evora, vous l’aurez probablement deviné! Mais ce qui surprend le plus dans ce déploiement extravagant pour trompette et électronique, c’est la quantité de sons inusités qui sortent de l’instrument de la Torontoise Nicole Rampersaud, également compositrice. De gargouillements à sons sifflés en passant par des imitations de flûte de pan ou encore quelque glissades onctueuses improbables, il est renversant de constater à quel point certains effets sont purement acoustiques et non électroniques! L’album oscille entre deux attitudes : le bruitisme fébrile ou l’ambiance plus atténuée. Que ce soit l’une ou l’autre, Rampersaud étonne et fascine. Ce n’est pas pour tout le monde, mais ceux et celles qui ont des oreilles un tantinet plus musclées que la moyenne et une bonne dose de curiosité mélomaniaque y trouveront un intrigant terrain de jeu auditif à décortiquer.
Rampersaud à la Casa del Popolo (Montréal) le 13 novembre dernier :