L’Ukraine est un vivier de culture et d’artistes chevronnés exceptionnels. La guerre qui s’y déroule a lancé sur les routes du monde un grand nombre de musiciens et musiciennes de talent. Beaucoup déposent leurs valises et leurs espoirs à Montréal, une métropole culturelle de classe mondiale située au Canada, un pays attrayant pour beaucoup d’humains recherchant la paix et des opportunités concrètes.
Même si le guitariste Nick Semenykhin était déjà loin de son pays natal depuis plusieurs années (il a vécu à New York), il est désormais peu probable qu’il puisse retourner en Ukraine pour y bâtir une carrière de jazz. Il a depuis peu posé sa vie à Montréal et s’est intégré rapidement à l’écosystème jazz de la ville. Le résultat est un premier album complet (il a deux EP précédents à son actif), Paradigm, imprimé chez Odd Sound.
Accompagné de Ben Boardman à la basse, Olivier Mallette à la batterie et Bryn Roberts au piano, Semenykhin nous régale d’une virtuosité leste et bien aérée, et d’une aptitude à la délicatesse qui se manifeste dans quelques jolies ballades. Le style Semenykhin ne renverse pas les conventions, bien trempé qu’il est dans un bop et post-bop classique. Mais la qualité d’exécution et d’écoute entre les musiciens rend ce produit éminemment séducteur. Du très bon jazz qui offre exactement ce qu’un aficionado du grand style attend d’une belle soirée au Dièse Onze ou au Upstairs.
Et justement, le lancement de Paradigm aura lieu ce soir au Dièse Onze. Belle soirée en perspective.