Si la première Suite pour flûte et trio piano jazz de Claude Bolling dans la mouture offerte par Nadia Labrie et ses compagnons était une belle réussite (lisez ma critique ICI), la deuxième l’est tout autant, sinon plus.
Les mêmes forces en présence (Labrie à la flûte bien sûr, mais aussi les excellents Jonathan Turgeon au piano, Dominic Girard à la contrebasse et Bernard Riche à la batterie) avec un supplément d’expérience et de connaissances mutuelles, amènent les oreilles mélomanes dans un carrefour très bien tempéré entre la précision technique et tonale classique et la liberté formelle et rythmique jazz. Le romantisme sans trop d’épanchements de Amoureuse, la jolie fugue chaloupée de Vagabonde, l’agréable et dansante atmosphère de Entr’amis, la douceur nostalgique de Pastorale, etc., chaque mouvement est dessiné avec beaucoup de soin et de qualité interprétative.
On sent la communion musicale entre les artistes et surtout la passion de Nadia Labrie pour cette musique qu’elle reconnaît avoir découvert sur le tard. Le timbre est lumineux et moelleux, la technique, excellente.
C’est un énorme plaisir de redécouvrir ces petits bijoux qui ont été si fortement portés par Jean-Pierre Rampal, à une autre époque. Le temps était venu d’en avoir une autre lecture, et celle-ci, par la Québécoise Nadia Labrie, laissera assurément sa marque.