C’est avec la pièce Sour Times du premier album de Portishead, de 1994 (eh oui ! déjà plus de 25 ans !), et son échantillon tiré de la bande-son d’un épisode de Mission Impossible signée par l’Argentin Lalo Schifrin, que bien des gens ont découvert le santour, cet instrument de musique iranien au timbre si particulier constitué de 72 cordes dont on joue avec deux petits marteaux. L’une de ses particularités phoniques est qu’il possède un « sustain », une tenue très longue qui le rend apte à la musique et l’improvisation modales. Grâce à son effet polyphonique on a parfois l’impression d’entendre plusieurs instruments en même temps.
Mosàfer est le second album de Farhad Khosravi, santouriste d’origine iranienne installé en Alberta depuis 2012. Fruit d’un long cheminement, il est inspiré de la vie de sa mère et de textes du poète iranien Sohrab Sepehri, et porte sur les étapes de la vie, ses défis et ses tourments.
Sur les sept pièces au programme, Khosravi n’est accompagné que d’un percussioniste, il a donc toute la latitude nécessaire pour faire étalage des possibilités timbrales de son instrument, dans une trame dense, parfois poignante, comme sur la pièce en deux parties Day of War.
Avec ses longues notes qui s’étirent et montent dans la nuit comme les étincelles d’un feu de camp, Mosafèr constitue une excellente bande-son pour contempler les Perséides et guetter les étoiles filantes.