Montréal-New York-Arménie. C’est le triangle musical qui se déploie sur cet album Hier encore de la chanteuse montréalaise Mira Choquette, également avocate au civil. La preuve qu’on peut être professionnel à la fois en musique et dans une profession ‘’prosaïque’’ (je pense aussi à Suzanne Taffot, soprano classique d’exception et aussi… avocate). Choquette, voix juvénile d’une belle souplesse et d’une agréable couleur azurée, maîtrise les standards revisités ici (Monk, Legrand, Aznavour, Dameron, Dearie, etc.) avec beaucoup de style, de conviction, d’aisance et juste assez de personnalité pour éviter les platitudes de millions d’artistes qui font ce genre de jazz. Soulignons également une précision tonale qui témoigne d’un talent naturel ou d’une formation solide (ou les deux), ainsi que sa capacité à chanter dans plusieurs langues de façon probante (anglais, français, espagnol). Voici une chanteuse qui invite à s’y attacher et à suivre ses activités.
L’Arménie, si elle n’a rien à voir avec le style musical visité, demeure fondamentale au sens où tous les musiciens accompagnateurs sont originaire de ce pays : Samvel Gasparyan au piano,
Dave Geodakyan à la contrebasse et Arman Mnatsakanyan à la batterie. L’album a d’ailleurs été enregistré partiellement en Arménie, avec une finition à New York, ce qui complète le triangle mentionné plus haut dans une facture sonore et artistique très concluante.
Un album d’apéro parfait, arrosé d’un petit supplément d’âme pas vilain du tout.