La violoniste Marie Bégin a été nommée dans la liste des 30 jeunes musicien.ne.s classique les plus prometteurs du Canada par CBC en 2020, en plus d’être premier violon du Quatuor Saguenay et violon solo de l’Orchestre du Saguenay-Lac-St-Jean. Quant à Samuel Blanchette-Gagnon, il a lui aussi fait partie d’une liste radio-canadienne de musiciens à surveiller, en plus d’avoir remporté le Prix d’Europe en 2019. Bref, c’est un solide duo de la relève qui nous propose ici un voyage dans la musique pour violon/piano romantique et moderne.
Vous ne serez pas déçu. La Sonate en sol mineur de Debussy, le témoignage « de ce qu’un homme malade peut écrire durant une guerre » (dixit Debussy lui-même, en 1916), est dessinée à coups de coloris pastel tout en nuances. Les Mythes op.30 de Szymanowski, une évocation impressionniste et baignée d’étrangeté de l’Antiquité fantastique, invitent à une sorte de rêve somnambulique empreint de mystère. La Sonate en la majeur de César Franck, un monstre sacré du répertoire, est cette fois plus aérienne que de coutume. Les deux jeunes artistes ont fait le choix de ne pas appuyer indûment sur le pathos et évitent la lourdeur inutile qui teinte parfois les interprétations de jeunes musiciens.
La communication entre les deux interprètes est fluide, leur vision de ces musiques riches en nuances, en pièges techniques et en défis sensoriels est informée et pertinente.
En boni : deux très beaux poèmes mélodiques, Après un rêve de Gabriel Fauré et Beau soir, de Debussy.