Si la Montréalaise Maria Gajraj demeure encore un trésor caché, faites confiance à votre humble serviteur ici-même pour tenter de renverser cette situation. La jeune dame originaire d’Ottawa, à peine la vingtaine, joue de l’orgue, un animal qu’elle a commencé à apprivoiser à l’âge de 19 ans! Un peu tard, diront certains. Pas grave, l’avantage étant probablement que son regard sur l’instrument n’est pas aussi traditionnel que pour d’autres. La jeune artiste propose Exhale, un premier album sur lequel elle nous convie à un court mais riche festin de sonorités planantes, minimalistes et post-minimalistes réalisées sur l’orgue de la salle Redpath de l’université McGill, un instrument de style classique français.
POUR EN SAVOIR PLUS : LISEZ MON ENTREVUE AVEC MARIA GAJRAJ
Pour tous ceux et celles qui gardent en mémoire les puissantes émotions générées par la trame sonore du film Interstellar de Christopher Nolan, avec la splendide partition de Hans Zimmer qui inclut une large portion d’orgue, Exhale pourra servir de continuation et d’exploration. Gajraj, qui démontre une affinité certaine avec ce répertoire (bien qu’elle adore également Messiaen et la musique médiévale – elle joue d’ailleurs de l’organetto, un instrument portatif du Moyen-Âge), s’est mise à la création de ce programme après un passage à vide lors duquel elle a remis en question la pertinence de poursuivre la pratique de l’instrument. Les oeuvres de Robyn Jacob, George Rahi, Hania Rani, Esther-Ruth Teel, Ann Southam et elle-même sont toutes, comme mentionnée plus haut, de l’école minimaliste répétitive et soutiennent un discours clair, discursivement limpide et rythmiquement agile, à quelques exceptions planantes près. Dans l’entrevue que j’ai réalisée avec elle (À LIRE ICI), elle raconte à quel point Exhale lui a servi de renaissance, de reboot de son amour pour l’orgue et sa pratique.
On ne peut qu’en être très heureux devant le résultat de ce premier opus emballant!
L’album complet sort le vendredi 23 mai 2025 sous étiquette People Places Records