Terry est un album de Trad-pop africaine de bonne facture et enracinée dans le terreau malinké, une galaxie culturelle s’étendant dans une très large partie de l’Afrique de l’Ouest. Mamadou Koïta est un Montréalais d’origine burkinabée qui arrive ici avec un premier opus hyper festif, mariant de fortes influences traditionnelles (principalement dans le chant et les percussions) avec des infusions occasionnelles de pop cheezy (les claviers) et de sonorités électro contemporaine (autotune). Cela s’avère plutôt efficace et assez personnel, comme un mix de classiques percussifs tels Famoudou Konaté ou Billy Nankouma Konaté, avec des injections de Mory Kante, en moins Mononc’-Papy. La présence appuyée des percus traditionnelles (balafon, djembé, dundun, sangban, kenkeni, etc.) et d’autres instruments ancestraux (flûte peule, n’goni) plante Terry dans une orientation d’authentisme soigné, mais on évite totalement la démarche « documentariste » avec le greffage de la basse, de la batterie, de la guitare et des claviers qui plairont aussi aux amoureux de Soukouss (oui, je sais, ça c’est Congolais. N’empêche…).
L’énergie qui se dégage de Terry est électrique et ensoleillée. Dans toute cette fiesta ouest-africaine, Wawana est la plage que l’on risque le plus de reconnaître lors d’un prochain festival Nuit d’Afrique.
Lisez l’entrevue de ma collègue Elena Mandolini avec Mamadou Koïta
Mamadou Koïta est entouré de Balafola, un très bel ensemble de musiciens montréalais :
Salif Sanou (dit Lasso) à la flûte peule et aux percussions, Carlo Birri à la basse, Sylvain Plante à la batterie, Adama Daou aux percussions et djembé, Sidafa Koita au dundun, sangban et kekeni, David Mobio aux claviers et Iris Lindsay aux percussions et n’goni.
La preuve que Montréal est une riche scène de musique africaine, certainement l’une des plus stimulantes hors Afrique, après Londres et Paris.