Admirez l’ironie : des musiciens issus de la diversité montréalaise et voulant témoigner de la richesse musicale des jeunes néo-québécois de la métropole se sont isolés dans la forêt enneigée gaspésienne (mais bien au chaud, on présume) pour arriver à leurs fins. C’est beau non? Et vlan! pour les dénigreurs de l’immigration…
Lucas Melo est un guitariste d’origine brésilienne arrivé ici en 2012 et Enzo Lord Mariano est un Montréalais de naissance qui a fait du bandolim, une mandoline brésilienne à 10 cordes, sa partenaire de vie musicale. Les deux se rencontrent à travers un croisement de musique brésilienne et de jazz (mais pas de la bossa!) assez unique, dans lequel on peut détecter des influences de Sergio Assad et de Hamilton de Hollanda. Le jeu de bandolim de Mariano rappellera à certains celui du cap-verdien Bau au cavaquinho. Très joli! Évidemment, le lien historique lusitanophile entre le Cap-Vert et le Brésil n’est pas fortuit.
Un aspect important de Lucas Melo est qu’il chante souvent en français, détail particulièrement apprécié. Bien que sa voix ne soit pas particulièrement belle, elle transmet une aimable douceur qui touche nos oreilles. MUDA, qui signifie ‘’jeune pousse’’ en portugais (les jeunes musiciens dont je parlais en introduction) rassemble aussi les talents d’Isabelle Gaudreau à la clarinette et clarinette basse, et ceux de Saulo Olmedo Evans aux tablas et à la calebasse. Si on ne peut manquer de noter quelques imprécisions dans la justesse vocale, on doit tout de même reconnaître la grande beauté de la musique proposée, son excellence instrumentale et la douceur bienfaisante de l’atmosphère créée.
MUDA sera officiellement lancé dimanche, le 22 octobre, à la Sala Rossa à Montréal.