La jeune gaspésienne Luan Larobina vient de jeter une bouteille musicale dans la mer du golf du St-Laurent, qui atteindra le bar montréalais Verre Bouteille pour un concert le 16 avril.
Luan Larobina appartient au clan latino gaspésien des Cotton-Larobina. Son papa, Juan Sebastian Larobina, a vécu en Argentine et au Mexique, avant de se poser au Québec et de créer une musique qui s’inspire à la fois de la tradition québécoise et de la latinité. Son frère, Edaï, est membre du groupe multi-ethnique Zalam Sao et travaille sur des projets en solo.
De son côté, Luan nous présente son premier opus, court et artisanal, que je qualifierais de « parfaitement imparfait ».
Certes, la production est minimaliste, mais ce EP de cinq chansons est absolument rafraîchissant, authentique, à la fois ludique et méditatif. Des textes très gaspésiens, qui décrivent les paysages et les états d’âme de la jeune compositrice. Après tout, le titre du disque est Casa (Maison). Ça parle de crabes, d’oies, de rangs, mais aussi d’envie de départ, de fragilité, de guérison. Quelques paragraphes sont chantés en espagnol, ce qui est tout à fait sympathique.
La musique est un mélange tout à fait réussi de folk québécois, de bossa nova et de rythmes latins. Le tout a été réalisé par un autre jeune gaspésien prometteur, Cédrik St-Onge. Musicalement, on pense à l’excellent compositeur uruguayen Jorge Drexler ou à l’argentin Kevin Johansen.
La jeune femme a encore du travail à faire sur sa voix, mais elle a déjà trouvé sa personnalité. Elle est aussi totalement affranchie du paternel, qui semble par ailleurs très heureux du résultat. Casa est une très jolie carte de visite. Qui laisse entrevoir beaucoup de potentiel.
Vive la Gaspésie émancipée!