La culture musicale garifuna est une des plus intéressantes du monde des musiques traditionnelles de la planète. Les Garifunas sont issus du métissage entre l’Afrique, l’Amérique centrale et les Caraïbes (entre autres les autochtones Arawaks), et vivent au Bélize moderne. Ceux et celles qui connaissent (et, nécessairement, apprécient) la musique d’Andy Palacio, grand artiste garifuna, savent à quel point cette musique empreinte d’africanité rythmique est aussi merveilleusement rayonnante de mélodisme. Les Lebeha Drummers nous rappellent spectaculairement toutes ces origines, mais en appuyant beaucoup plus fort sur l’aspect rythmique et pulsatif de la musique. C’est de la percussion virtuose qui nous est offerte, dans un esprit prégnant de rituel, de fête et de communautarisme participatif. Les garawoun et les sisiras, deux types de tambours traditionnels, sont utilisés pour accompagner les voix qui scandent des mélodies simples mais engageantes et étonnamment hymniques, comme une sorte de gospel des landes béliziennes. Le répertoire est constitué de pièces traditionnelles mais également de compositions originales, démontrant ainsi qu’il ne s’agit pas d’un art figé dans une posture muséale.
Les garawoun sont particulièrement intéressants et originaux en tant qu’instruments de percussion. Ce sont des tambours d’origine africaine, surmontés de peau animale et agrémentés de cordes (style cordes de guitare), ce qui crée une résonance continue, comme un buzz, chaque fois que l’instrument vibre. Fascinant. Impossible de ne pas être soulevés par le souffle et l’énergie qui jaillissent de cet album profondément envoûtant.
Lebeha est un centre culturel, situé au Bélize, qui a été fondé au début des années 2000 par Jabbar Lambey et Dorothy Pettersen afin d’initier les jeunes de la région à l’art ancestral de la percussion.