Inspiré par le fameux sonnet du poète maudit Émile Nelligan, le vaisseau d’or est une formation montréalaise qui se laisse porter lentement mais sûrement, au rythme d’une créativité assurée tel un long fleuve tranquille qui finira forcément par rejoindre la mer. Tandis que le monde moderne semble s’accélérer inlassablement, le groupe préfère se réfugier dans la contemplation avec ce cinquième EP aux sonorités minimalistes de shoegaze, mixé par le bassiste et ingénieur du son Collin Hegna (Brian Jonestown Massacre, Federale). En dix ans d’existence, le duo formé par Étienne Thibeault et Gabriel Vallée a notamment pu jouer aux côtés de Weyes Blood, Jjuujjuu et des héritiers du patrimoine d’Alan Vega, The Vacant Lots, dans le cadre des soirées Damage Control au club Bowery Electric de New York. Inspiré par les mantras mystiques et psychédéliques de Spacemen 3, le vaisseau d’or s’élance sur cet EP dans une nouvelle étendue entre ciel et terre, où l’on se laisse guider par des images filmées dans le grand nord glacial du Nunavik avec une vidéo accompagnant les deux premiers morceaux. Desire Forever nous plonge dans un agréable état de méditation de pleine conscience où les notes de guitare suivent en douceur le rythme d’une respiration lente et profonde pour mieux laisser notre esprit vagabonder dans les nuages. Sunshine nous aide à redescendre tranquillement sur terre avant le retour de la nuit décrite sur Here It Comes Again, ce qui nous pousse à rejouer cette triade de façon cyclique. Avec ce nouvel effort, le vaisseau d’or a visiblement sombré dans l’abîme du Rêve.
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