Les Fils du Facteur dévoilent leur quatrième opus qui est parfois désinvolte, parfois intimiste, mais toujours rassis dans ses écrits. Jusqu’ici ça va est donc le nouveau récit du groupe suisse, qui nous berce dans un univers réaliste et parfois vérace. La formation a ajouté deux membres depuis son dernier album pour être désormais un quatuor, ce qui permet un répertoire exhaustif de sons.
Non sans rappeler Father John Misty ou Fleet Foxes par le mélange de folk et d’indie, cet album est caractérisé par l’usage de la guitare acoustique et de la batterie. De plus, le tout est souvent joué de façon théâtrale et sombre, autant dans les sons que dans le texte. Il est évident que les instruments n’entrent pas en conflit avec les paroles qui sont toujours très clairement énoncées, et prédominantes dans le mixage. Avec une grande maîtrise, Sacha Maffli intègre sa voix aux instrumentations proposées dans chaque proposition. Notons qu’à l’instar des deux autres artistes, les synthétiseurs et l’accordéon dominent plusieurs moments dans l’album, ce qui créé un son unique et accrocheur.
Abordant les thèmes de l’amour, de la technologie et du capitalisme, les textes sont très bien ficelés, particulièrement dans J’m’en fous, où le groupe parle des camps d’internement en Chine et de la surconsommation avec une ironie déconcertante. Cet album est un incontournable pour les amateurs d’indie-folk, en soi un coup de force du quatuor.