Pays : Canada / États-Unis Label : Asylum Genres et styles : folk / folk orchestral Année : 1972-1975

Joni Mitchell – The Asylum Albums (1972-1975)

· par Michel Labrecque

Rassurez-vous : Joni Mitchell n’a pas produit quatre albums dans un hôpital psychiatrique. « Asylum » était le nom d’une maison de disques américaine. Cette période survient juste après le très célèbre et emblématique Blue (1971), qui était le summum de la Joni folk, presque seule avec sa guitare, son dulcimer, son piano et sa formidable voix.

Et ces années Asylum précèdent l’autre moment fort de la dame : les années jazz avec la participation des Metheny, Pastorius, Shorter, Alias, de Hejira à Mingus, de 1976 à 1980. Alors, pourquoi parler de ces années de transition? Précisément pour cela. Avec le recul, ça nous fait parfaitement comprendre l’évolution certaine, mais en douceur, de Joni. Au départ, For the Roses (1972) ressemble à une suite à Blue. Mais, tout à coup, à partir de Barangrill, des nappes de flûtes surgissent, puis des saxophones et des harmonies vocales. Et vers la fin, on jongle avec la dissonance avec cordes, piano, voix.

Avec Court and Spark (1974) s’ajoutent la section rythmique, la guitare électrique et les claviers. C’est l’arrivée du groupe jazz rock « LA Express » au côté de Joni : Max Bennett, Larry Charlton, John Guerin et Joe Sample. Il y a des flirts pas toujours heureux avec le rock et même avec le prog (sur Car on the Hill). Toutefois, à cause de son grand talent mélodique, Joni arrive souvent à retomber sur ses pattes et plusieurs pièces sont des pépites. Pas de doute : madame Mitchell se cherchait. Plusieurs textes attestent d’ailleurs de son questionnement sur la vie. Et l’album se termine par une pièce jazz qu’on n’attend pas : Twisty.

Ceci pave la voie à The Hissing Summer Lawns (1975), qui s’ouvre sur une étrange chanson jazz-rock à propos de gens qui s’embrassent dans la rue, en France (In France They Kiss on Main Street), avec solos de guitare pas très heureux. Juste après, cependant, il y a des tambours du Burundi échantillonnés (un des premiers échantillonnages sur un album grand public), des arrangements qui se complexifient et un son de plus en plus jazzy.

Dont Interrupt the Sorrow laisse présager Coyote, la chanson d’ouverture de Hejira, l’année suivante. The Boho Dance présageait Paprika Plains, la longue ballade de Don Juan’s Reckless Daughter (1977). The Hissing of Summer Lawns avait à l’époque reçu plusieurs critiques négatives. Mais le temps fait son œuvre et on redécouvre quelques joyaux. Le quatrième album des années Asylum est Miles of Aisles (1974), un disque en concert de Joni Mitchell et le LA Express, sur lequel les moments forts sont les chansons de Blue et Ladies of the Canyon.

Tout ceci pour vous dire que ces années de transition méritent d’être réécoutées, pour mieux apprécier la volonté de madame Mitchell d’innover au fil des années. Et c’était chouette de la réentendre chanter cet été, au festival de Newport, même diminuée par la maladie. « LA chanteuse », disait Michel Rivard.

Tout le contenu 360

Festival des Saveurs | Carminda Mac Lorin, la femme aux multiples chapeaux

Festival des Saveurs | Carminda Mac Lorin, la femme aux multiples chapeaux

SAT X EAF | Amselysen et le parfum idéal d’un tueur en série

SAT X EAF | Amselysen et le parfum idéal d’un tueur en série

Festival Classica 2025 | Violoncelles au féminin

Festival Classica 2025 | Violoncelles au féminin

MIKE, Navy Blue et Mike Shabb donnent une leçon de rap au Théâtre Fairmount

MIKE, Navy Blue et Mike Shabb donnent une leçon de rap au Théâtre Fairmount

Nuits d’Afrique 2025: TOUT sur la programmation

Nuits d’Afrique 2025: TOUT sur la programmation

Festival des Saveurs – La jeunesse à l’honneur

Festival des Saveurs – La jeunesse à l’honneur

Grand Piano – Mathieu Boogaerts

Grand Piano – Mathieu Boogaerts

Festival Classica : Une ode à l’espoir avec Elvira Misbakhova

Festival Classica : Une ode à l’espoir avec Elvira Misbakhova

OSM | Du ciel à la Terre

OSM | Du ciel à la Terre

Festival des Saveurs | Aldo Guizmo fonce « Str8 Forward »

Festival des Saveurs | Aldo Guizmo fonce « Str8 Forward »

Backxwash – Only Dust Remains

Backxwash – Only Dust Remains

Deafhaven – Lonely People with Power

Deafhaven – Lonely People with Power

Transformer Hiroshima mon amour en opéra contemporain: Christian Lapointe et Rosa Lind racontent

Transformer Hiroshima mon amour en opéra contemporain: Christian Lapointe et Rosa Lind racontent

Charlotte Brousseau – Plus de fleurs que de fleuve

Charlotte Brousseau – Plus de fleurs que de fleuve

« Hiroshima, mon amour »: une soirée pour se rappeler

« Hiroshima, mon amour »: une soirée pour se rappeler

Molinari : l’intégrale des quatuors de Chostakovitch en trois programmes REPORTÉE

Molinari : l’intégrale des quatuors de Chostakovitch en trois programmes REPORTÉE

Walter Boudreau et Quasar autour de Chaleurs: l’interview mammouth!

Walter Boudreau et Quasar autour de Chaleurs: l’interview mammouth!

Ken Pomeroy – Cruel World

Ken Pomeroy – Cruel World

Piknic 2025 | Bellavie de MTL, house et afro-descendance

Piknic 2025 | Bellavie de MTL, house et afro-descendance

L’art du trait: l’euro vision de Klangkarussell à la SAT

L’art du trait: l’euro vision de Klangkarussell à la SAT

Festival des Saveurs | Du reggae à l’honneur pour la clôture

Festival des Saveurs | Du reggae à l’honneur pour la clôture

Centroamérica – un docu-fiction puissant sur la vérité et les liens à l’ère de la distance et du déni

Centroamérica – un docu-fiction puissant sur la vérité et les liens à l’ère de la distance et du déni

Lido Pimienta – La Belleza

Lido Pimienta – La Belleza

Tamir Barzilay – Phosphene Journal

Tamir Barzilay – Phosphene Journal

Inscrivez-vous à l'infolettre