Le quatrième album du compositeur et pianiste néerlandais Joep Beving est un véritable kaléidoscope sonore. En plus du traditionnel piano, on y retrouve notamment des instruments à cordes, des sons électroniques, puis une multitude d’effets qui procurent à la musique un aspect transcendant. L’inclusion de nombreux échos – audibles par exemple dans la pièce Shepherd –, de bruits blancs et de drones en guise de coussins sonores contribue à cette ambiance méditative et spirituelle. On remarque également, dans les pièces où le piano est mis en évidence, l’inclusion à l’enregistrement de bruits reliés au jeu sur l’instrument comme le son défini des marteaux frappants les cordes étouffées ou bien les craquements du banc sur lequel le musicien est assis. L’expérience en devient alors hautement immersive et l’on se sent comme dans la bulle de l’interprète.
Bien que Beving exploite sur cet album plusieurs styles musicaux – oscillant entre le néoclassique, le minimalisme, le spectral et même l’électronique –, ce survol stylistique plutôt large n’empêche pas une cohésion au niveau du style compositionnel, aspect que l’on peut d’ailleurs relier au titre de l’album : le terme philosophique henosis véhicule la notion d’union et d’unité. Cette musique est un monde en soi : elle nous plonge au cœur de l’univers artistique et spirituel de son auteur.