U.S. Girls, vaisseau de Meghan Remy, en est à son huitième tour d’horizon. Heavy Light est le prolongement naturel et inspiré de ce que l’artiste américaine (Torontoise d’adoption) a construit en une douzaine d’années.
Soulignons que ses musiques n’ont cessé de s’enrichir de référents mutiples, ses fondements indie pop sont désormais mâtinés de disco-funk, jazz lounge, musiques orchestrales pour bandes originales, pop de chambre, pop californienne des années 60, vibrants appels et réponses entre choeur et soliste – non sans rappeler les échanges proverbiaux de Leonard Cohen avec ses chanteuses.
L’instrumentation illustre bien la démarche de l’auteure, compositrice, interprète, réalisatrice, ambitieuse leader d’un orchestre ambitieux : cordes, piano, marimba, guitares, basse, claviers, synthés analogiques, percussions, etc. Aurez-vous saisi que la palette de U.S. Girls est vaste? Peu d’artistes de la pop de création peuvent se targuer d’avoir atteint un tel niveau de subtilité, sans que les composantes chansonnières se trouvent enlisées dans une matière trop complexe.
La voix, la mélodie et le texte demeurent les fondements de l’album Heavy Light… qui porte fort bien son titre en ce sens. À l’évidence, Meghan Remy aménage un riche environnement sonore pour y accueillir ses textes solides, inspirés et personnels, sans compter une théâtralisation incluant des témoignages fictifs, empaquetés pour une téléréalité d’un autre type. Brillante indie pop!