Le passage des années a généralement pour effet d’inciter les groupes ultra-brutaux à ralentir le rythme car, mine de rien, il en faut de l’énergie, sans parler de la dextérité, pour livrer la marchandise sur scène. Beneath The Massacre ne confirme pas la règle sur son 4e disque; au lieu de s’assagir, il met toute la gomme et en rajoute même une couche en matière d’intensité viscérale. Bye bye les nombreux breakdowns qui permettaient de reprendre son souffle sur Mechanics of Dysfunction (2007), Dystopia (2008) et Incongruous (2012). Sur Fearmonger, on les trouve sur les pièces Hidden in Plain Sight, Of Gods and Machines, Treacherous et Autonomous Mind, mais la brutalité de l’ensemble de l’album atténue leur impact, ce qui n’est pas un défaut quand on aime la musique extrême. On pense ici aux fans de groupes tels que Cryptopsy, Origin, Benighted et Archspire.
L’une des forces du quatuor, qui a repris le flambeau en 2018 après une pause de 6 ans, demeure sa rapidité d’exécution. Les solos de guitare de Christopher Bradley sont étourdissants et le batteur Anthony Barone (Shadow Of Intent) succède haut la main à Patrice Hamelin (Martyr, Gorguts). Le beat électro présent sur Hidden in Plain Sight, dans le breakdown d’Autonomous Mind et à la fin de Bottom Feeders sert de fil conducteur à l’enchaînement des chansons de Fearmonger et ajoute un peu de texture à l’assaut sonore.