Les albums de reprises dans un style inattendu produisent des résultats souvent malheureux mais parfois révélateurs. Les habiles techniciens de la scène chiptune s’amusent à réinventer des airs familiers plus fréquemment que d’autres, toutefois ce que cela donne la plupart du temps n’est rien de plus qu’une curiosité qui fasse sourire.
Il y a un peu plus de substance dans le remake affectueusement irrévérencieux, fait morceau par morceau, de l’Emperor Tomato Ketchup de Stereolab, l’un des plus mémorables des nombreux disques faits par le groupe au milieu des années 90. Les icônes français/anglais de l’art-pop rétrofuturiste étaient de formidables rats de studio, et leurs chansons leur servaient surtout à intégrer une foule d’influences de la musique expérimentale et des sonorités de toutes sortes.
Réduites à leur plus simple expression et jouées sur des synthés avec des ondes carrées, ces mélodies ne peuvent plus se cacher derrière les facéties stéréophoniques et l’instrumentation extravagante des versions originales. Ainsi, sur des pièces comme Les Yper-Sound et Cybele’s Reverie (et par le fait même sur l’interprétation qu’en fait ce Nightcore), elles révèlent que même réduites à leur plus simple expression mathématique leur charme opère toujours un quart de siècle plus tard.