L’esprit de Joni Mitchell et la technique de Kendrick Lamar. Voici un résumé qui effleure tout juste l’essence de ce que la Montréalaise Elizabeth Shepherd propose sur Three Things, l’un des deux albums qu’elle sort en même temps aujourd’hui (l’autre est Poigne de Funk, gant de velours, à découvrir ici).
Depuis son arrivée sur la scène jazz en 2006, l’autrice-compositrice-interprète issue du classique a ébloui à peu près tout ce qui existe d’oreilles attentives à ses aventures musicales novatrices. On la considère comme l’une des artistes vocales jazz et avant-pop les plus importantes de sa génération.
Three Things en rajoute une couche en termes de qualité et d’intérêt musical. On flotte dans des ambiances oniriques où s’entremêlent du jazz, de l’électro et du folk. Et dans ce nuage harmonique ambivalent qui supporte à merveille une impressionnante force créative, des sons organiques numérisés dansent avec des textures électros originales pour finalement s’unir habilement aux mélodies et rythmes acoustiques des partenaires de Shepherd. Ceux-ci sont nombreux et s’unissent, selon les pièces, en format trio, quartette ou quintette. Par contre, s’il fallait compter un musicien pour chaque instrument différent convoqué dans l’une ou l’autre des pièces de Three Things, c’est un big band totalement hors norme que nous aurions!
Guitare, banjo, cor, synthétiseur, basse, looper, machine à écrire, batterie, piano, ukulele, kalimba, orgue, clap, et que voulez-vous encore fraient à qui mieux mieux dans un ballet de couleurs et de textures fascinantes. Elizabeth Shepherd est tellement bonne, tellement appréciée et tellement rassembleuse qu’il n’est pas surprenant de voir la liste d’excellents musiciens qui contribuent à la réalisation de ses visions artistiques : Michael Occhipinti, Rémi-Jean Leblanc, Kevin Warren, Marc Nelson, Chris Gestrin, Erik Hove et la liste n’est pas exhaustive.
Un album exceptionnel.