Les sultans du disco tordu de Montréal, aRTIST oF tHE yEAR, ont créé une forme d’art ingénieusement débile parce que, eh bien… disons qu’il est difficile de dépasser les bornes quand on est au départ complètement largué. En tout cas, le principe leur sert bien depuis quinze ans.
Ils pratiquent une sorte d’hostilité sympathique qu’on retrouve en abondance sur le quatrième single du projet The Poors, sorte filiale d’AOTY, un acte de vandalisme auditif ridiculement accrocheur. Si les jams précédents – City Boys, Hood, Masters of Make Believe – étaient imprégnés d’électro-rock inventif et groovy, on a l’impression que Drop the Mic est un prétexte pour entraîner l’auditeur dans une ruelle sombre et lui donner une volée à coups de guitare basse.
Derrière cette basse abusive se cache ce qui semble être une partouze à quatre entre glam rock, electroclash, stoner boogie et punk séditieux. Il est cependant assez difficile de bien voir quand on est roulé en boule au sol pour se protéger des coups de pied à la tête qu’on reçoit par le bas.
Bien qu’il se termine de façon explosive, Drop the Mic ne constitue pas un « lâcher de micro » pour The Poors. Une fois remis de ses émotions, l’auditeur peut même être content, bien qu’un peu méfiant, de savoir qu’un cinquième single est en préparation et qu’un EP suivra.