Donny McCaslin, le saxophoniste avant-rock-jazz bien-aimé, est sorti de l’ombre de sa collaboration avec David Bowie sur Blackstar (2016) avec son dernier album, I Want More. McCaslin retrouve l’ensemble exceptionnel qui a accompagné le chant du cygne de Bowie, mais cette fois, McCaslin est déterminé à repousser les limites de son son, en s’aventurant sur un terrain encore plus audacieux.
L’ouverture de l’album, » Stria « , semble servir de déclaration d’intention, vous absorbant dans un tourbillon de saxophone et d’électronique frénétique qui ne fait que s’emballer au cours des cinq minutes que dure l’album. Le saxophone de McCaslin s’élève avec une fluidité exaltante tandis que les claviers de Jason Lindner fournissent une base qui oscille entre des atmosphères éthérées et des lignes de synthé angulaires. La colonne vertébrale rythmique, ancrée par le puissant duo formé par le bassiste Tim Lefebvre et le batteur Mark Guiliana, propulse la musique vers l’avant avec une énergie indéniable. La vision musicale de McCaslin est audacieuse, mais la remarquable ténacité de son groupe fait en sorte que l’exploration ne semble jamais décousue ou dépourvue d’inspiration.
Des titres comme » Body Blow » et » Landsdown » illustrent parfaitement la capacité du groupe à mélanger des improvisations complexes avec des mélodies accrocheuses, comme dans les stades, ce qui donne des compositions à la fois intellectuellement stimulantes et émotionnellement résonnantes. La capacité de McCaslin à rester accessible au milieu du chaos et du bruit est particulièrement louable, et le sens dramatique de l’album laisse une impression durable. I want more too, Mr. McCaslin.