Cocktail kuduro ? Bass boutique ? Apparu sur la carte musicale mondiale il y a une quinzaine d’années, le kuduro est le concurrent Angolais du funk carioca brésilien, turbulent et totalement insoumis, tout aussi lusophone et, bien sûr, rapide et impertinent. Basé à Cracovie, en Pologne, le duo Lua Preta fait un excellent travail pour guider le kuduro (et autres sillons africains) vers une version plus mature et plus conviviale. Celle-ci est destiné aux adultes présents dans la salle.
Au micro, on entend Supa Gia G, un expatriée angolaise dont l’interprétation en portugais finement ciselé est cool, confiante et solide dans sa certitude. Les morceaux du producteur polonais Mentalcut sont confortablement rembourrés, patiemment rythmés et conçus avec suffisamment de caractère pour se distinguer les uns des autres.
La cadence enjouée de Sente Batida, en début d’album, contraste avec le chant ferme et autoritaire de Gia G, tandis que Vim Para Vencer, marqué par quelques vers du rappeur sud-africain Robin Thirdfloor, se déroule sans heurts. L’instrumentale Baile Lotus, avec sa flûte à bec pointue, et Drena, avec ses cuivres musclés, sont un peu plus percutantes. La ligne de synthétiseur caoutchouteuse de Ao Som Dos Homens contribue à en faire le morceau le plus fort des sept – s’il faut en choisir un, car il n’y a vraiment aucune déception ici.