L’excellente réputation dont jouit la chanteuse et pianiste jazz canadienne Carol Welsman n’est pas le fruit du hasard. Album après album, la dame nous propose un produit de qualité exécuté avec bon goût par des musiciens chevronnés, mais à chaque fois, l’élément qui se distingue le plus, c’est sa performance vocale. Timbre chaleureux, interprétation sentie, justesse… Son travail est impeccable!
C’est encore le cas sur Dance with Me, treizième disque au compteur pour l’artiste. Cette fois-ci, elle a opté pour une couleur résolument latine et s’est entourée d’une équipe composée de pros en la matière : le réalisateur et arrangeur Oscar Hernández, le saxophoniste et flûtiste Justo Almario, le bassiste René Camacho, le batteur Jimmy Branly et le percussionniste Joey de Leon. Chacun s’acquitte de sa tâche avec un enthousiasme contagieux. Le programme compte quelques nouvelles pièces dont une composition inattendue du rockeur canadien Randy Bachman (The Guess Who, Bachman-Turner Overdrive), mais il est en majeure partie composé de relectures de chansons issues du Great American Songbook et de classiques du répertoire cubain traduits en anglais par Welsman et le parolier Jo Perry.
C’est de cette mine d’or, que la chanteuse a découverte par le biais de Jimmy Branly qui est lui-même d’origine cubaine, que proviennent les plus beaux moments du disque. Yesterday (originalement Como Fue) et I Think of You (Y Hoy Como Ayer) sont de splendides ballades qui, grâce à l’interprétation touchante de madame Welsman, vont droit au cœur. L’album n’est pas chiche en moments plus épicés qui ne sont pas piqués des vers, mais ce sont ces accalmies qui éblouissent le plus.