Les temps sont difficiles pour les habitants de la planète Terre, en proie à une peur existentielle persistante qui bouillonne au plus profond de leur cœur. Peur aggravée par une pandémie qui ne relâche pas son emprise. Il est donc important de se délecter des petits moments, qui consistent entre autres à découvrir toutes ces nouvelles musiques formidables.
Parmi celles-ci se trouve The Sweetness Restored, deuxième album de Crystal Eyes, une formation dream-pop et shoegaze de Calgary. Les admirateurs de Leonard Cohen (et qui ne l’est pas?) noteront que ce titre est tiré d’une de ses dernières chansons, Leaving the Table.
La musique de Crystal Eyes ne ressemble en rien à celle de l’incomparable auteur-compositeur-interprète canadien, si ce n’est son esprit ludique. Sinon, au lieu des sombres ballades folk, Crystal Eyes opte pour un psych-rock lumineux à la Alvvays ou Beach House. L’album compte également quelques collaborateurs notables : Scotty « Monty » Munroe (Preoccupations et Chad Van Gaalen), la puissante chanteuse Basia Bulat aux chœurs et Eve Parker Finley aux cordes.
Wishes, le morceau d’ouverture, ressemble à l’intro d’un film de John Hughes sur le passage à l’âge adulte; son petit motif de guitare est très accrocheur. Like a Movie exhale également un parfum cinématographique, avec ses paysages luxuriants d’orgue Hammond et de guitares imprégnées de réverbération.
La voix vaporeuse de la chanteuse Erin Jenkins est également très séduisante sur The Sweetness Restored. Elle vous entraînera dans une transe de danse et de rêverie étoilée. Autre morceau remarquable : A Dream I Had, avec son utilisation d’un thérémine de l’ère spatiale et ses lignes de basse succulentes. Ça évoque The Cure, dans tous les sens du terme.
Crystal Eyes est un groupe qui sait créer une ambiance. Et The Sweetness Restored vous accrochera un sourire au visage.