En 2022, nous avons été témoins du sinistre vidéoclip « Teeth » du duo gothique noisegaze de Guelph, Bonnie Trash. À la fin de l’année 2022, nous avons eu droit à l’album monolithique Malocchio, une histoire d’horreur sonore dérivée d’une vérité familiale. Aujourd’hui, deux ans plus tard, nous avons un nouvel EP de Bonnie Trash, qui, comme toute chose, a connu une évolution. Désormais quatre membres à part entière, les sœurs Bortolon-Vetto ont ajouté à leur tournée Emma Howarth-Withers (basse) et Dana Bellamy (batterie), ajoutant ainsi une section rythmique permanente et pesante à leur folie romantique.
Le nouvel EP, My Love Remains The Same, est court, mais Bonnie Trash a verrouillé ses sonorités, son atmosphère et ses crescendos mystificateurs. La guitare d’Emmalia est perçante et stratifiée, sonnant comme une banshee maléfique, tandis que la voix de Sarafina est omniprésente, comme un esprit rongeant l’arrière de votre cerveau, tandis que la guitare basse de Howarth-Withers maintient la friction comme la colle d’un sculpteur. Les thèmes de l’amour, du chagrin et de la perte sont immédiatement ressentis sur le single shoegaze sombre « Kisses Goodbye », une chanson qui ressemble un peu à Slowdive s’ils écoutaient plus de Christian Death. La batterie sonne comme si elle était jouée par des baguettes de plomb pur, à tel point que je me demande à quoi ressemblent les toms de Bonnie Trash, parce qu’ils prennent une sacrée raclée.
« What Have You Become » est peut-être le morceau le plus dansant que Bonnie Trash ait jamais produit, avec sa tournure post-punk discordante et son rythme nostalgique. L’outro est facilement un point fort de l’album, avec sa guitare lead maléfique qui enveloppe l’atmosphère impie d’un joli nœud effiloché.
Enfin, nous avons une reprise sombre de « Red Right Hand », de Nick Cave and the Bad Seeds – une chanson reprise par une légion de musiciens, de PJ Harvey aux Arctic Monkeys. Mais la reprise de Bonnie Trash est lourde, comme un glas, et correspond probablement le mieux à la qualité de chant funèbre qu’affectionne Nick Cave. En fait, la reprise est logique, car le style vocal de Sarafina, la façon dont certains mots sont énoncés et laissés à l’abandon comme une blessure, est très Nick Cave. Le petit pont synthétisé de la maison hantée est également un pur régal pour tout audiophile, une reprise parfaite des Sisters Bortolon-Vetto and Co.