Avant-rock? Math rock? Post-rock? Math métal? Jazz punk ? Post-prog? Easy listening post-industriel ? Chose certaine, ces virtuoses londoniens aiment se lancer contre les murs, brasser les genres musicaux comme un jeu de cartes, nous prendre la tête. Les figures rythmiques ici au programme feront déguerpir quiconque ne peut blairer autre choses que le binaire. Pour aimer, il faut accepter l’exacerbation du l’idée même de l’aigre-doux , voire son écartèlement ! Voilà ce que les intellos du rock savant, voire tout le champ gauche de la musique contemporaine/électronique, dégusteront mesure par mesure, citation par citation, style par style. Inspiré du black midi, ce style musical archi-complexe conçu par ordinateur et humainement impossible à interpréter, ce groupe anglais s’inscrit dans une lignée de virtuoses enragés, jazzmen d’esprit punk rock ayant ingurgité de généreuses portions de musique contemporaine et autres avant-gardes– on pense à Tupelo Chain Sex, 24-7 Spyz, Fishbone, Pere Ubu, Last Exit, Naked City, Melvins, Painkiller, Mr. Bungle, Nels Cline Singers, voyez le genre! Un premier album du groupe, Schlagenheim avait dressé la table d’un cycle long dont voici le deuxième buffet à volonté : Cavalcade est une déferlante de paroxysmes, collage hallucinant mis en œuvre par le guitariste et chanteur quasi crooner Georgie Greep, le guitariste et chanteur Matt Kwasniewski-Kelvin, le bassiste, guitariste, claviériste et chanteur Cameron Picton, le batteur Morgan Simpson, auxquels se joignent en tournée le saxophoniste Kaidi Akinnibi et le claviériste Seth Evans – notre interview de Patrick Baillargeon nous apprend que le quartette serait devenu trio, ben coudon. Quoi qu’il en soit ce tsunami de neurones et testostérone devrait bientôt tout balayer sur les parquets remplis à capacité de fans… que l’on imagine très majoritairement de sexe masculin… hélas.
